Australie

AUSTRALIE

Population : 19 millions d’habitants.
Superficie :
7 686 848 km2.
Religions :
anglicans 26,1%, catholiques 26%, autres chrétiens 24,3%.
Capitale :
Canberra.
Première ville du pays :
Sydney.
Langue :
anglais.
Monnaie :
dollar australien.
Régime :
Régime parlementaire, monarchie constitutionnelle.
Reine :
Élisabeth II de Grande-Bretagne.
Gouverneur général :
Sir William Deane.
Premier ministre :
John Howard.
Composition ethnique :
Européens 92%, Asiatiques 7%, Aborigènes et autres 1%.

Mercredi 2 avril 2003 : PERTH - Australie-Occidentale

4:50, lorsque l’avion atterrit sur l’aéroport de Perth. Nous nous retrouvons quatre, à attendre le bus qui nous ramène dans le centre ville : trois suédois et moi-même. Cela tombe bien, nous allons tous au même endroit : Britannia International YHA. Le gars de l’accueil est sympa et… très patient. Avec mon espèce d’anglais français basic (moi vouloir….), il ne comprend rien, et, lorsqu’il a enfin deviné ce que je veux lui dire, il me répond en anglais australien. Alors là…. je suis larguée. Conclusion, j’ai quand même réussi à avoir un lit dans le dortoir des filles.

Deux petites heures de repos avant d’aller me servir un petit déjeuner. Quel changement ! Depuis trois mois, je vis plus ou moins hors de la civilisation. Mon souci étant, tous les jours, de trouver un point d’eau pour me laver, récupérer du papier pour les toilettes, car une chose que j'ai oublié de vous dire, c’est qu’en Asie, on ne s’essuie pas, on se lave… Alors, ici, c’est l’opulence, de l’eau chaude (trois mois que je me lave à l’eau froide), du papier dans les toilettes, une prise de courant pour pouvoir me faire un brushing (prise australienne bien sûr, mais j’ai ce qu’il faut). Tout est ok, nous avons même des couettes douces pour dormir. La cuisine est immense, une vingtaine de brûleurs attendent que chacun fasse sa popote, presque autant de réfrigérateurs, salons avec canapés, petits bureaux avec des ordinateurs pour internet etc... tout pour le parfait petit routard.

Comme d’habitude, je pars en repérage : trouver un plan de ville, un monnaie-changeur, le bus, le train, l’office du tourisme, le supermarché. La ville est très agréable avec un centre ville actif et moderne. Le climat beaucoup moins humide qu’en Asie, mais il fait quand même très chaud. Tous les commerces sont tournés vers les backpackers, c’est-à-dire les voyageurs comme moi. Beaucoup d’agences proposent des formules de tours organisés pour visiter la région, faire des treks, descendre des rivières etc. Fini l’aventure.

Sur mon chemin, je ne croise que des routards - je sais, je suis dans le quartier mais quand même, quel changement - je me sens un peu désorientée, tout est trop nickel, trop organisé à mon goût. À la gare, j’achète un pass qui me permettra de circuler dans la ville et visiter les environs durant une semaine. Je vais tout de suite l’utiliser pour aller sur Fremantle, petite bourgade très intéressante paraît-il. Il est 17:00 lorsque je monte dans le train qui fait la navette. Il est archi-plein. C’est normal c’est la sortie du boulot pour beaucoup. Arrivée à Fremantle, la foule s’éparpille dans la ville. À peine ai-je traversé le carrefour pour rejoindre le centre de Fremantle que je découvre que tous les magasins et les administrations sont déjà fermés… Et oui, ici tout le monde arrête de travailler à 17 heures au plus tard. Je n’ai plus qu’à reprendre le chemin de retour et m’organiser pour la journée de demain.

Perth
Perth

Jeudi 3 avril 2003 : PERTH - Australie-Occidentale

7:30, je suis seule dans la cuisine à me préparer mon petit déjeuner. Aujourd’hui, journée consacrée à la visite de la ville et de ses vestiges, l’office du tourisme m’a remis un plan que je vais suivre à la lettre. Je vais vous en faire profiter car je vais prendre quelques photos et, elles seront ainsi, bien classées.

Rendez-vous à la poste centrale, je m’engage dans une arcade qui me conduit à Hay Street. Je tourne à gauche et j’arrive en face du London Court, cet étroit bâtiment qui ne date que de 1937 est décoré à chaque extrémité par St Georges et le dragon, et par des chevaliers qui se livrent à une joute équestre. Je traverse London Court pour arriver sur St Georges Street et passe devant la Cathédrale St Georges, bâtie en 1888. De l’autre côté de St Georges s’étendent les Sterling Garden. Dans le parc, je découvre la Suprême Court, qui est le plus ancien bâtiment de Perth (1836) et l’ancienne Courthouse (tribunal). Je remonte la rue jusqu’à Barrak Street pour trouver le Central Gouvernement Building et retraverse le parc jusqu’au Weld Club. Je descends jusque sur le quai pour grimper au sommet de Swan Bell, un clocher ultra moderne qui abrite des dizaines de cloches de toutes grosseurs. De là-haut, j’ai une vue imprenable sur la rivière Swan avant de poursuivre jusque vers l’embarcadère. Un ferry me dépose de l’autre côté de la rivière où je continue jusqu’au Zoo.

Le Zoo de Perth est consacré à toute la faune australienne. Il vaut mieux être prévenu que guéri, car il y a beaucoup de bestioles ! 16:00 je sors du Zoo et reprends le ferry pour remonter jusqu’à Barrah Street, admirer la Maison du Gouverneur. Un détour par Perth Town Hall et, je photographie encore bien d’autres monuments aussi superbes les uns que les autres, dont je n’ai même plus envie de noter les noms, car je commence à en avoir "pleins les pattes". La ville est vraiment superbe. Quelques courses pour dîner avant de rentrer, il est presque 19:00, lorsque je rentre à l’auberge de jeunesse. Dans ma chambre, je fais la connaissance avec quatre jeunes filles qui ont entre 20 et 25 ans, deux anglaises et deux Kiwis.

Cathédrale Perth
Cathédrale Perth

Vendredi 4 avril 2003 : PERTH - Australie-Occidentale

Les deux Anglaises sont très "bordéliques" et, en plus, pas très causantes. Je suis obligée d’enjamber le tas formé avec vêtements, biscuits, cocas, dentifrice, baskets etc... pour accéder à mon lit. Dans l’auberge, il y a beaucoup de monde mais c’est chacun pour soi. Ce matin, j’ai croisé une famille de français. Je me suis approchée d’eux pour leur parler, ils se sont contentés de répondre à mon bonjour et ont poursuivi leur chemin.

Aujourd’hui, je m’occupe d’intendance, modifier mes horaires de vols pour Alice Springs et louer une voiture afin de visiter le Nord et le Sud de Perth. Pour ces deux excursions de six jours au total, Nord et Sud, les agences me demandent 1000 dollars Australien ; je trouve que ça fait très cher et j’ai trouvé une location pour 43 dollars jour. Après avoir réglé, toutes ces formalités, je fais un petit tour sur internet avant de rentrer à l’auberge pour découvrir que j’ai été déménagé sans prévenir. Je descends râler à l’accueil en "anglais petit nègre" et je finis par retrouver enfin ma chambre avec mes deux copines bordéliques.

Muséum Maritime
Muséum Maritime

Samedi 5 avril 2003 : FREMANTLE - Australie-Occidentale

Petit déjeuner en compagnie d’un jeune alsacien Martin. Il est arrivé de France le 2 avril (comme moi) pour passer trois mois de vacances en Australie. Très sympathique, le contact a été établi immédiatement. Nous étudions l’éventualité de faire la deuxième partie du trek ensemble jusqu’à Albany. Faut voir !

9:00, je suis dans le train pour Fremantle. Ce coup-ci, je vais enfin découvrir cette petite bourgade dont on me dit tant de bien. L’autre jour, c’était une ville morte, aujourd'hui elle m’apparaît comme une ville agréable mais d’un autre temps, avec ses nombreux petits immeubles de l’époque où la Grande-Bretagne régnait sur les mers. Ma visite commence par les musées, Western Australia Muséum Maritime, puis par le Fremantle History Museum (deux d’un coup, c’est pas mal pour une inculte). Je continue par le marché couvert où l'on trouve de tout, il m’a fait penser à nos marchés de Provence, en plein été.

J’ai visité tous les sites conseillés dans mon guide, Round House, le parc, les ruelles et la vieille prison de Fremantle où j’ai eu droit à deux heures de commentaires (en anglais, bien sûr), je dormais debout ne pouvant même pas m’éclipser. Je quitte Fremantle pour faire une halte sur la très belle plage de Cotteslo. Difficile de se baigner car l’eau est très froide et les vagues assez violentes, mais qu’est-ce qu’il est bon de se faire rôtir au soleil…

Prison de Fremantle
Prison de Fremantle

Dimanche 6 avril 2003 : DONGARA - Australie-Occidentale

Je viens de récupérer la voiture, il faut maintenant que j’arrive à sortir de la ville. Ce n’est pas une mince affaire, car je n’ai aucun repère, et, il faut que je m’adapte de nouveau à la conduite à gauche. Une fois, enfin sortie de Perth, c’est le désert avec une longue route droite qui n’en finit pas. Cela me fait penser un peu à la route 66 aux USA, mais en moins variée encore comme paysage.

Je fais une première halte à environ 250 km au niveau de Cervantès pour visiter le Parc National Nambung et l’étrange Pinacles Désert, un plat désert de sable ponctué par d’étonnantes formations calcaires, hautes de quelques centimètres à cinq mètres. Des nuées de touristes arrivent par vagues. Difficile de prendre des photos, sans qu’une oreille ou un gros ventre d’un petit touriste ne se pointe. Heureusement que je n’ai pas pris l’excursion ! Je continue jusqu’à Dongara-Port Denison, charmant petit port historique. Installée dans YHA Dongara Backpackers pour la nuit, ma chambre est située juste à côté de la cuisine. Je n’ai pas l’impression que les draps du lit aient été changés. Je me prépare un repas pour le soir avec des pommes de terres et du jambon achetés dans l’épicerie d’en face ; malheureusement je n’ai ni sel, ni beurre, ce n’est pas terrible.

Alors que je savoure cet "excellent dîner", je fais la connaissance avec un jeune couple de suédois. Ils ont prévu de rester un an en Australie et de travailler sur place pour payer leur séjour. Ils sont ici, car ils ont répondu à une annonce pour ramasser des melons avec une dizaine d’autres. Ils ont tous rendez-vous ici dans une heure pour arroser cette première journée.

Désert des Pinacles
Désert des Pinacles

Lundi 7 avril 2003 : KALBARRI - Australie-Occidentale

Toute la nuit, jusqu’à 4:00 du matin, ça a été le cirque. Apparemment, ils ont bien arrosé ; j’aurai peut-être mieux fait de les rejoindre. Enfin, me voilà debout, les yeux "en barrière de dégel" dans la cuisine, il est 6:30 du matin. Pas de thé, pas de café, pas de chocolat, rien, je mange un yaourt et un fruit qui me restent avant de reprendre la route. Dongara, c’est vraiment tout petit, un port, une rue principale et une charmante plage…

Encore 350 km de route presque droite à travers le désert où, de temps en temps, je croise un immense camion-train (plus de trente mètres de long). Sur le bord de la route, à deux reprises, un kangourou, qui voulait sans doute faire du stop et qui s’est fait happer par un véhicule. Enfin, les premiers panneaux annonçant Kalbarri National Parc. Arrivée dans Kalbarri City, je recherche immédiatement un backpackers pour la nuit où j’établis le contact avec une australienne de Melbourne (je commence à connaître du monde sur Melbourne) qui me donne quelques tuyaux pour visiter les environs.

Ma visite commence par Rainbow Jungle, un jardin tropical où sont élevés des centaines de perroquets multicolores. Puis, je poursuis à pied à travers le bush, le paysage est plutôt désolant, le parc a été ravagé l’année dernière par un incendie. Je descends un court chemin me menant vers les gorges de Murchison. La côte est superbe, ourlée par l’écume blanche d’une mer turquoise, mais, qu’est-ce qu’il y a comme mouches ? des milliers de petites mouches, et qui piquent... L’appareil photo dans une main et la casquette dans l’autre pour chasser ces sales monstres, j’attends que le soleil daigne se coucher.

Kalbarri National Park
Kalbarri National Park

Mardi 8 avril 2003 : GERALDON - Australie-Occidentale

Ce matin, je poursuis ma visite des gorges en faisant une grande boucle. Cela fait une heure que j’avance le long d’un petit sentier bordé de rocailles et de ronces. Des centaines de mouches sont accrochées à mon tee-shirt, je n’ose même plus ouvrir la bouche. Je ne me sens pas en grande forme ce matin. Cela fait plusieurs jours que je me traîne un rhume et maintenant j’ai mal à la gorge. Je rebrousse chemin pour retrouver la voiture…

J’avais l’intention d’aller jusqu’à Monkey Mia pour nager avec les dauphins, mais il y a encore 750 km de désert, avant d’y arriver. Tant pis, je laisse tomber, je rentre sur Perth par une route secondaire, à l’intérieur des terres. La route est vallonnée avec plus de végétations. Mais, vous me connaissez, ce n’est pas un petit rhume qui va m’empêcher de fureter à droite, à gauche, à la recherche de l’inattendu, de l’insolite... Et bien, je l’ai trouvé.

Un petit chemin à gauche où je m’engouffre et je rentre dans les terres. Bientôt, j’arrive sur un plateau où paissent un troupeau de "grands" moutons (je dis grands car ils sont vraiment hauts sur pattes, à côté des nôtres). Au milieu des pâturages, jaunis et brûlés par le soleil, une maisonnette avec ses dépendances entourée d’un petit jardin verdoyant et fleuri. Devant l’entrée, une enseigne "Makabella Homestrad". Je m’apprête à faire demi-tour, lorsqu’une femme sort en courant, en me faisant de grands signes.

La maison aux esprits
La maison aux esprits

Je me gare et descends de la voiture pour la rejoindre. Elle me demande si je veux visiter sa maison. "Oui, pourquoi pas ?" Je lui précise que je comprends très difficilement l’australien (ou l’anglais). "Ce n'est pas un problème." Et elle commence à me raconter l’histoire de sa maison, tout en m’entraînant vers la porte d’entrée de la première bâtisse. Elle ouvre la porte, et je me retrouve cent ans en arrière, à l’époque de la ruée sur l’or.

Tout est d’époque, et tout est soigneusement entretenu et décoré avec beaucoup de goût, pas un brin de poussière, des fleurs fraîches dans tous les vases. Une vraie maison de poupée. Nous allons du vestibule au petit salon, traversons une chambrette qui s’ouvre sur une plus grande, qui elle-même correspond avec la grande cuisine où, sur la cuisinière, mijote une soupe.

Cette maison a appartenu à ses grand-parents, ses parents et maintenant c’est elle qui s’en occupe et qui fait tout. Comme compagnie, elle a ses moutons, ses chiens et ses chats. Elle me propose un thé tout en poursuivant son histoire. Je ne comprends pas, je devine… Nous nous dirigeons ensuite vers la bergerie, l’atelier (tous les outils sont là, il ne manque que le grand-père) puis vers l’écurie… Tout à coup, elle s’arrête, un doigt sur la bouche. Je stoppe net, et j'attends. Au bout d’une minute, elle me chuchote : "- Il est là… Il nous écoute… " Je n’ose pas lui demander "qui ???" car je suppose qu’elle a dû m’en parler. Je me contente de lui répondre d’un signe de tête. Et nous voilà, en train de glisser sans bruit, vers la sortie.

Dehors, à quelques mètres de l’écurie, elle reprends son histoire tout en me dirigeant de nouveau vers la maison, mais par l’arrière. Nous traversons un jardin potager bien garni, c’est là où elle passe le plus de temps, d'après ses explications. Une fois rentrée, elle me demande si je veux passer la nuit ici. Prise au dépourvu, je lui réponds, non, que je suis attendue ailleurs. J’en profite également pour prendre congés en la remerciant vivement.

Maintenant, je me demande si je n’aurai pas dû rester ; je suis sûre que j’aurai eu encore de nouvelles surprises. Après cet intermède, je reprends la route. Bientôt, j’arrive dans une petite ville située le long d’une jolie plage du Mid West, Geraldon. Je m’installe au Foreshore Backpackers. C’est une grande auberge très accueillante où je fais connaissance de Mika, une Australienne et de Michael, un Canadien avec qui je vais passer la soirée en compagnie de quelques bières.

Geraldon
Geraldon

Mercredi 9 avril 2003 : PERTH - Australie-Occidentale

Mon angine ne s’arrange pas, j’ai eu un gros coup de fièvre cette nuit.
Geraldon est une petite ville très commerçante et très agréable avec une immense cathédrale de style byzantin. Encore quelques photos, un petit tour sur internet pour voir si j’ai des messages avant de reprendre le volant. Oui, j’ai un message, Martin me confirme qu’il est intéressé pour descendre dans le Sud avec moi. Je lui répondrai plus tard selon ma forme. Mon angine ne s’arrange pas, car j’ai eu un gros coup de fièvre cette nuit.

18:30, j’arrive à Perth. Il m’a fallu pas mal de temps pour trouver la route pour sortir de la ville, maintenant, il m’en faut autant pour rentrer. Je vais un peu mieux, la fièvre est tombée. Je suis dans la cuisine en train de préparer mon repas de ce soir lorsque Martin arrive. Nous dînons ensemble, tout en organisant notre périple dans le Sud.

Végétation du désert
Végétation du désert

Jeudi 10 avril 2003 : WAVE ROCK - Australie-Occidentale

Un temps pourri est annoncé pour trois jours, nous sommes gâtés. Nous décidons de passer par l’Outback de l’Ouest pour rejoindre directement Waves Rock. Autant faire les kilomètres, quand il pleut, et profiter du beau temps lorsque nous serons en bordure de la côte… Une longue route droite, légèrement vallonnée et aride à perte de vue. De la pluie entrecoupée d’orages violents nous accompagnent tout au long des 400 km. Nous avons le temps de faire connaissance. Eh oui, nous ne nous sommes vu que deux fois seulement. Que ce soit lui ou moi, nous avons fait confiance en notre feeling. Espérons qu’il soit bon… Cette première partie du voyage se passe bien. Il n’est pas "chiant", il semble assez ouvert, il aime la photo et a de l’humour.

Arrivés sur le site, nous découvrons, entre deux averses, un énorme caillou que l’érosion a modelé pour prendre la forme d’une énorme vague. Nous nous baladons sur cet immense rocher glissant, de plusieurs centaines mètres de diamètre, entouré d’une forêt de pins et d’eucalyptus. Au-delà de cette oasis, c’est le désert.

Après une petite balade dans les environs, nous poursuivons notre route direction Albany, ce qui veut dire environ 350 km. Sur cette deuxième partie du trajet, Martin prend le volant. Nous venons de faire une centaine de kilomètres tout en discutant allègrement, lorsqu’un kangourou, voulant sans doute encore faire du stop, se jette devant la voiture. D’un coup de volant, Martin l’évite de justesse. Derrière lui, traverse toute la famille… un grand moment de stress… Ouf ! rien touché. 21:00, nous arrivons à Albany au BayView YHA.

Wave rock
Wave Rock

Vendredi 11 avril 2003 : ALBANY - Australie-Occidentale

8:00, le ciel s’est éclairci, nous louons des bicyclettes à l’hôtel. Après avoir pris la direction du port, nous longeons la côte, le long de la Middleton Bay Reserve, jusqu’à la pointe de l’Emu. 15 km de creux et de bosses, je vous signale, je tire la langue, mais ça va. Le retour, c’est autre chose, la pluie et le vent nous rattrapent, il faut faire les 15 km dans l’autre sens. De retour à l'hôtel, je suis vraiment contente, lorsque je descends du vélo.

L’après-midi, alors que Martin va s’offrir une petite sieste, je pars visiter les bords de mer près de Frenchman Bay Rd. Mon poncho sur la tête, je vais d’une formation rocheuse à l’autre. La violence du vent et la pluie m’obligent à marcher la tête en avant et les pieds écartés. Mais la côte est fabuleusement belle avec cette mer déchaînée, ce vent qui s’engouffre et ces énormes vagues qui s’écrasent à grand fracas sur les rochers du Gap et de Natural Bridge. Le ciel se dégage, le soleil commence à nouveau à poindre. Je m’empresse de retourner à l’hôtel récupérer Martin. De retour, le soleil joue vraiment à cache-cache, mais le spectacle est grandiose…

Ce soir, un bon petit repas arrosé d’une bonne bouteille de vin californien dans un resto sympa avant d’aller faire un tour dans un pub branché où la bière coule à flot. Alors que Martin essaye d’établir quelques contacts avec la gent féminine, je trinque en compagnie de trois Australiens du coin…

Torndurrup National Park Albany
Torndurrup National Park Albany

Samedi 12 avril 2003 : WALPOLE - Australie-Occidentale

Nous longeons la côte en direction de Denmark pour rejoindre "la vallée des Géants" et Walpole Nornalup National Park. Nous suivons la route touristique, traversant un dense manteau forestier qui nous mène à la célèbre Valley of the Giants. Nous quittons la voiture pour prendre la rampe de 600 m de long qui surplombe la forêt. Au point de vue le plus haut, c’est-à-dire à 40 m au-dessus du sol, la vue est tout simplement époustouflante.

Nous rejoignons notre hôtel où nous sommes accueillis très chaleureusement (à première vue). C’est l’occasion pour Martin, de sortir sa bouteille de pastis, et de trinquer avec nos taverniers. La soirée se poursuit avec une partie de rami, puis deux, puis trois… Notre mamie est une joueuse et j’ai l’impression qu’elle ne sait pas s’arrêter. Il est 1:30 lorsque je quitte Martin et notre hôtesse pour aller me coucher. Demain, nous devons nous lever à 6:00 pour assister au lever de soleil, c’est la mamie qui nous accompagne.

La forêt des Géants
La forêt des Géants

Dimanche 13 avril 2003 : AUGUSTA - Australie-Occidentale

La nuit a été courte et difficile. Je suis déjà prête lorsque la mamie vient nous chercher. Nous avons tous les trois "la tête dans le sac". Nous attaquons la "grimpette" direction un point culminant où nous allons pouvoir bénéficier des premiers rayons du soleil. La mamie a la forme, et a bien l’intention de nous le montrer. C’est au pas de course que nous allons faire cette randonnée, et pratiquement, sans s’arrêter... sauf pour me demander si je suis fatiguée. Vous me connaissez : je ne suis jamais fatiguée, donc même au radar, je marche. 4 heures de marche effrénée à travers le Stirling Range National Park. Le massif se dresse au-dessus de la plaine sablonneuse offrant un spectacle magnifique. Nous croisons quelques kangourous surpris de nous trouver si matinaux, puis nous faisons le tour d’un lac dont j’ai oublié de noter le nom.

Nous sommes contents de rentrer à l’hôtel où un petit déjeuner nous attend... théoriquement. Mais à peine arrivés, l’ambiance change complètement, notre hôtesse semble contrariée. Je suppose (je suis même sûre) que c’est parce que nous ne restons pas une nuit supplémentaire. Maintenant, le message est simple : "Dégagez !" Je prends mon temps pour me doucher et, puisque nous n’avons pas de petit déjeuner, nous allons déjeuner.

Il est 13:00, lorsque nous quittons Walpole pour Augusta. Entre deux rayons de soleil, la pluie nous accompagne par intermittence. Il est 16:30, lorsque nous arrivons aux abords du Parc National d’Entrecasteau pour rejoindre la Pointe du Cape Loewin. Une plage de dunes s’étend sur plusieurs kilomètres. Nous nous baladons entre les dunes, le long de la plage, armés de nos appareils photos, à écouter le vent, à surveiller le moindre mouvement, à l’affût du moindre instant que nous pourrions voler. Alors que nous nous approchons du phare en voiture, au milieu du chemin, une espèce de crocodile miniature, vestige de la préhistoire, nous barre la route. Afin de le prendre en photo sous son meilleur angle, il nous déroule sa longue langue noire avant de s’enfoncer dans les buissons.

Levé du soleil Walpole
Lever du soleil Walpole

Lundi 14 avril 2003 : MARGARET RIVER - Australie-Occidentale

Nous quittons Augusta en faisant un petit détour par les grottes de Leeuwin-Naturaliste. Un forfait pour trois grottes, nous est proposé ; nous nous contentons d'en visiter une et cela nous a paru amplement suffisant. Intéressante mais sans plus (nous en avons de plus belles chez nous). Nous longeons la mer par une petite route côtière et arrivons sur les dunes. Une halte à Margaret River, juste le temps de confirmer la descente en canoë pour demain et réserver une nuit au Inn Town Backpackers. Nous poursuivons ensuite jusqu’à Bunburry afin de réserver une plongée avec les dauphins pour après-demain, avant de retourner à Margaret River.

J’ai un bon compagnon de route, tout va bien, je me repose un peu sur lui pour le choix des sites et pour le trajet, ça fait du bien, de temps et temps, de pouvoir faire confiance.

Cape Leeuwin
Cape Leeuwin

Mardi 15 avril 2003 : MARGARET RIVER - Australie-Occidentale

Nous longeons les plages et les récifs qui s’étendent entre le Cape Leeuwin et Cape Naturaliste. Ici c’est le bonheur des surfeurs, de puissantes vagues et d’énormes rouleaux viennent s’écraser sur le rivage. Nous avons rendez-vous à 13:00 avec Bushtucker Tours pour un circuit de 4 heures dans le Prevelly Park. Balade qui associe marche, canoë sur la Margaret, exploration d’une grotte, approche de la culture et de l’artisanat aborigène, découverte de la faune et de la flore.

Nous nous retrouvons environ une trentaine de participants, femmes, enfants et quelques représentants de la gent masculine. Nous sommes trois dans le canoë avec Sarah. Charmante blondinette de 25 / 28 ans, très sympa, d’origine, il me semble Hollandaise, médecin de surcroît et qui parle le français. Martin s’empresse immédiatement de se connecter… (mais, il me semble qu’il en fait un peu trop). Nous alternons descente en canoë, randonnée pédestre, puis de nouveau canoë, grimpette pour visiter une grotte encore à l’état naturel et ainsi de suite... Ce circuit est vraiment très intéressant. Nous passons un superbe après-midi qui se termine par une course en canoë, alors que je venais juste de sortir mon appareil photo pour prendre quelques clichés. Et nous avons failli verser. Nous quittons l’équipe et Sarah pour prendre la direction de Bunburry où nous allons passer la nuit.

Plage d'Australid
Plage d'Australid

Mercredi 16 avril 2003 : BUNBURRY - Australie-Occidentale

8:00, nous sommes en train d’écouter les consignes de l’instructeur de Dolphin Discovery Center avant d’enfiler nos combinaisons et nous installer à bord de la vedette. DDC n’est autre qu’un centre de recherches sur les dauphins à but non lucratif. À Bunburry, trois groupes de dauphins souffleurs viennent se nourrir presque tous les jours dans l’Inner Harbour ; il est possible d’approcher les dauphins et de nager avec eux si on a un peu de chance. Et aujourd’hui ce ne sera pas le cas. Nous allons passer la matinée à observer trois dauphins surfés devant et autour du bateau, mais chaque fois que nous descendons, équipés de nos palmes, masques et tubas, pour nager avec eux, ils prennent le large. Nous sommes tous très déçus, mais c’est comme ça, ce n’est pas leur jour (ni le nôtre).

Nous longeons l’Australid Beach où nous faisons une petite halte de deux heures pour lézarder au soleil sur une plage déserte avant de prendre la direction de Perth car je dois rendre la voiture aujourd’hui. Sun, See and…. et non (ce n’est pas du tout ce vous croyez).

Nous reprenons notre route, lorsque nous arrivons à proximité de Mandurah, je commence à prendre de plus en plus mes aises sur la route jusqu’à ce que, tout à coup, trop sûre de moi, je passe trop près d’une voiture et lui brise son rétroviseur. En France, il n’y aurait pas de problème, je paie le rétroviseur, et l'on en parle plus, mais ici, c’est diffèrent. Je suis tombée sur un retraité de la fonction publique qui a eu les "pétoches" et qui m’a fait tout un plat pour son rétro. Conclusion, je suis obligée de faire un constat et cela va me coûter un peu plus de 200 dollars.

Une heure plus tard, nous arrivons à Perth. J’ai passé une semaine très sympathique en compagnie de Martin, dommage que je n’ai pas vingt ans de moins car je me serai intéressée sérieusement à son cas. Martin va continuer sa route sur la Tasmanie, alors que moi je file sur Darwin.

La pleinelune Perth
La pleine lune Perth

Jeudi 17 avril 2003 : PERTH - Australie-Occidentale

Journée consacrée à l’intendance, aux textes, à internet et aux photos. Cela va faire 15 jours que je suis en Australie. Je commence seulement à m’adapter. C’est certain, lorsque l’on arrive d’Asie, on a presque envie de repartir car tout est trop organisé, il reste peu de place à l’imprévu et surtout, la vie est quatre fois plus chère. J’ai croisé une Française qui arrivait également de trois mois d’Asie et qui m’a fait la même réflexion.

Ce qui me manque le plus c’est le contact avec les locaux. C’est d’autant plus difficile pour moi, car je ne parle pas l’anglais, ou du moins, pas suffisamment, pour dire d’engager une conversation. J’ai rencontré très rarement des voyageurs ou voyageuses de ma génération, la moyenne d’âges étant de 25 ans, ou sinon, ce sont carrément des retraités. Les jeunes voyageurs sont des étudiants venant d’Angleterre, d’Allemagne, de Suède, de Norvège, de Hollande, de Suisse pour cinq à douze mois. Certains travaillent dans les grandes fermes en ramassant des fruits tout en voyageant. D’autres, plus argentés, sont étudiants à Sydney et se baladent durant leurs vacances scolaires.

Les Australiens ont une alimentation relativement correcte par rapport aux Américains. Ils ont bien sûr la culture hamburger et cocas mais avec beaucoup plus de légumes verts et beaucoup moins de sauces. Leur point faible, c’est la bière, c’est de la folie, comme ils peuvent s’en enfiler, que ce soit filles ou garçons. Bon, je vous laisse pour ce soir, à demain !

Un autochtone
Un autochtone

Vendredi 18 avril 2003 : DARWIN - Territoire du Nord de l’Australie

Il est 13:00 lorsque l’avion atterrit à Darwin (soit 1:30 de décalage avec Perth). L’après-midi est consacré à l’organisation, aux courriers et aux réservations d’excursions. Et oui, maintenant, je vais faire des excursions, ce qu’ils appellent des tours. Ici, les locations de voitures sont deux fois plus chères qu’à Perth et en plus il faut ajouter le carburant. Je suis installée dans une auberge de jeunesse à proximité du centre. Mais le cœur de la ville est tellement étendu (ou totalement inexistant) que je ne trouve pas de centre de vie autre que dans l’auberge. Darwin est une ville moderne, jeune, un lieu de passage où l’on est en transit et où il n’y a pas grand-chose à voir. Dans l’auberge, ça grouille de monde. L’alarme vient de se déclencher, nous nous retrouvons tous hors de nos chambres, les issus se referment et l’alarme continue à hurler. Nous patientons une bonne demi-heure autour de la piscine. Il paraît que c’est quelqu’un qui a voulu fumer une clope dans sa chambre… Mon repas de ce soir sera un paquet de chips et de l’eau (c’est maigre).

Varan – Darwin
Varan – Darwin

Vendredi 19 avril 2003 : DARWIN - Territoire du Nord de l’Australie

Journée détente autour de la piscine après avoir fait un grand tour en bicyclette à la recherche d’un centre commercial pour faire quelques courses, et me confirmer, qu’il n’y a vraiment rien à voir. Demain matin départ 7:00 pour une excursion de trois jours en direction d’Alice Springs où je resterai sur place.

Wangi Falls
Wangi Falls

Dimanche 20 avril 2003 : NATIONAL PARK LITCHFIELD - Territoire du Nord de l’Australie

Nous sommes douze au total dans le minibus dont sept filles : deux Hollandaises, une Kiwi, deux Anglaises, une Australienne et moi la "frenchise" (comme ils disent) ; et cinq garçons : un Irlandais, un Hollandais, deux Anglais et un Australien (le chauffeur). Hormis la Hollandaise qui connaît deux ou trois mots de français, aucun ne parle pas le français.

Notre première escale rafraîchissante : le National Park Litchfield. De cascades en cascades, nous allons passer une bonne partie de la journée à nous baigner dans l’eau limpide de trous d’eau au cœur de la forêt tropicale. Nous suivons les chemins de randonnée pédestre entre Baley Rockhole, Florence Falls, Tolmero Falls.

Alors que je m’éloigne du groupe pour prendre quelques photos, au détour du sentier, une espèce de gros lézard (d’au moins un mètre de long, sans exagérer) m’observe. Il ne semble pas intimider du tout. Un peu plus loin, au sommet de grands arbres, des dizaines de chauve-souris, la tête en bas poussent des cris de bébés. J’attends que l’une d’elles prenne son envol, car une fois dépliées, elles sont immenses. Un peu plus loin, dans l’eau croupie, un jeune crocodile fait la sieste. Quand je pense que nous venons de nous baigner, il y a à peine cinq minutes, à cinquante mètres de là !

Après un pique-nique en pleine forêt, nous reprenons le minibus pour traverser un champ de termitières magnétiques qui évoque surtout un cimetière du bush. Avec intelligence, les termites orientent leur tertre effilé dans l’axe nord-sud afin de profiter de la chaleur de l’après-midi. Nous rejoignons ensuite l’attraction majeure du parc, les Wangi Falls. Abondantes toute l’année, les chutes se déversent dans de magnifiques piscines naturelles où nous allons nous ébattre jusqu’à la nuit venue.

Mes compagnes et compagnons de route ont assuré pour la soirée, ils ont au moins un pack de bière chacun (sauf moi, je jure un peu dans l’équipe). Un dernier bain avant de passer notre première nuit à la belle étoile.

Katherine River
Katherine River

Lundi 21 avril 2003 : KATHERINE - Territoire du Nord de l’Australie

Il n’est pas encore 5:00, que nous marchons sur le sentier pour rejoindre Wangi Falls et grimper au sommet de la plus haute cascade afin d’assister au lever du soleil… C’est aussi l’occasion de prendre un bain, bien mérité, dans l’eau douce avant de prendre la direction d’Adelaïde River.

Deux minutes d’arrêt au cimetière des victimes des bombardements japonais de 1942-1943 avant de continuer par la route panoramique et atteindre les superbes Robyn Falls, hautes de 12 mètres. Ces chutes arrosent une gorge tapissée de forêt humide. Pique-nique en cours de route avant de rentrer dans le parc de Nitmibuk et, pour certains, remonter en canoë la Katherine River (d’ailleurs très fréquentée par les crocodiles) alors que les autres resteront à se reposer.

En compagnie de Molly, une Anglaise, nous pagayons tranquillement, derrière nous, trois autres canoës. Au bout d’une petite heure, selon les indications de la carte, nous laissons nos embarcations sur la berge afin de poursuivre à pied à travers un petit sentier, pour nous baigner dans un trou d’eau, au pied d’une cascade. Une heure de baignade avant de repartir et retrouver le reste de l’équipe.

Une petite halte à Katherine afin de faire le plein d’essence et de bière, puis, une seconde halte, pour charger la plate-forme de la remorque de bois mort afin de faire un grand feu pour la nuit, et, nous prenons la direction de Mataranka, notre lieu de campement.

Le soleil est couché depuis longtemps, lorsque nous préparons le feu alors que Rob s’occupe de la cuisine. Après un dîner copieux et bien arrosé, Rod nous entraîne dans la forêt tropicale, pour nous baigner dans une eau cristalline et chaude. Autour du bassin, il allume des bougies et tout devient magique… Ce sera notre premier bain de minuit et notre deuxième nuit à la belle étoile.

Devil Mables
Devil Mables

Mardi 22 avril 2003 : DEVIL MARBLES - Territoire du Nord de l’Australie

5:00, nous rejoignons notre petit paradis pour nous baigner une dernière fois avant de reprendre la route. J’en profite pour faire un tour dans la forêt où coule la Water River. Je fais une jolie boucle, à l’affût de tout, avant de retrouver le minibus et toute l’équipe.

Au bout de 160 km de route dans le désert, en plein Outback, nous faisons une halte dans un pub plutôt original, Doly Waters. C’est un vrai musée, il est décoré de toutes sortes de babioles abandonnées par les voyageurs de passage : cartes de visite, billets de banque étrangers, sous-vêtements et même un nombre incroyable de permis de conduire. Fondé en 1893, il a la réputation d’être le plus vieux pub du territoire du Nord.

Nous poursuivons sur l’unique route goudronnée pour arriver à Tennant Creek pour le déjeuner, faire le plein de carburant et le plein de bière parce que nous sommes dans le dernier point de ravitaillement avant d’arriver à Alice Springs. Petite ville de 3500 habitants, Tennant Creek est occupée en majorité par une importante communauté aborigène.

Parlons un peu des aborigènes. Pour l’instant, je n’en ai pas vu beaucoup, et les seuls que j’ai croisés, étaient ivres. Je tente aujourd’hui d’établir un contact par le biais d’un sourire amical - c’est comme ça que ça marchait en Indo -. Mais ici, je n’ai aucun résultat, leur visage reste impassible et ceux qui s’approche de moi, c’est pour me demander un dollar, et en plus, ils sont ivres. Ils ont un physique particulièrement typé, une peau très noire, un nez empâté, des yeux petits et noirs et des cheveux châtains clairs (même blond) et raides pour certains. Ils ont tous des mollets très fins. Voilà pour la description du physique, mais en ce qui concerne le mental : je ne sais pas.

20:00, nous arrivons au pied des Devils. Comme tous les soirs, nous allumons un grand feu qui brûlera jusqu’au petit matin pour tenir à distance les animaux sauvages pendant que Rob prépare le barbecue. Près de nous un groupe dans un minibus identique au nôtre ; ils font le même tour mais en sens inverse et nous apprenons que nos chauffeurs vont permuter. Demain matin, nous repartirons avec le gros barbu, chevelu typiquement du cru.

Les Devils Marbles sont d’étonnantes formations rocheuses qui changent de couleurs au soleil. Après le dîner, nous grimpons avec nos sacs de couchage au sommet des Devils Marbles pour bivouaquer plus près des étoiles. Nous restons très tard à contempler les étoiles, le temps pour certains (et certaines) d’écluser leurs dernières bières. D’ici, nous surplombons toute la vallée. Je me suis bien installée à l’abri dans une cavité, lorsqu’une "emmerdeuse" de l’autre groupe vient se coller contre moi pour dormir.

Ellery Creek big Hales
Ellery Creek big Hales

Mercredi 23 avril 2003 : ALICE SPRINGS - Territoire du Nord de l'Australie

5:30, le ciel rougeoie, le soleil se prépare, je m’empresse de m’habiller et de plier mon sac de couchage pour redescendre chercher mon appareil photo... Une heure plus tard le soleil brille de tous ses feux, nous sommes en train de déjeuner. Nos chauffeurs s’échangent les clés et nous repartons en direction d'Alice Springs. 450 km d’une traite avec un petit arrêt pipi à mi-chemin. Tout le monde dort ou sommeille.

13:00, nous arrivons à Alice Springs. Mes compagnons de voyage me proposent de me joindre à eux pour réserver un dortoir dans un backpackers et bénéficier d’un prix intéressant. Nous nous retrouvons à environ 2 km du centre d’Alice Springs dans un backpackers de vrais routards : 1.90 m, 150 kg, barbus, chevelus, buveurs de bière, tatoués jusqu’au bout des cheveux, dans le style de notre chauffeur australien. Le temps de poser mes affaires, je repars (comme d’habitude) en repérage pour préparer la suite de mon trip et visiter la ville.

Dotée de jolies boutiques et de bons restaurants, j’en ai d’ailleurs testé un assez sympa, Alice Springs est une bourgade très rurale, une oasis dans le désert où il n’y a pas grand-chose à voir à part des agences de voyages qui sont toutes collées les unes aux autres. J’en profite pour réserver un tour de trois jours dont le premier (demain) sera pour visiter les alentours d’Alice Springs.

Lézard à collerette
Lézard à collerette

Jeudi 24 avril 2003 : Les environs d’ALICE SPRINGS - Territoire du Nord de l’Australie

6:00, mes sacs sont prêts. Tout en déjeunant, j’attends le minibus. Nous faisons une première halte à l’hôtel Makadan pour régler les repas (théoriquement des 3 jours) 50 dollars AUS et récupérer les autres participants au tour. Au total, nous sommes 22, dont les 2/3 sont comme d’habitude des femmes (ou des filles, plus exactement).

Nous faisons une première halte à 5 km d’Alice Springs, dans l’ancien bureau de télégraphe, cela n’a pas été une mince affaire d’installer des lignes téléphoniques au cœur des régions arides du centre de l’Australie. Nous poursuivons notre circuit à travers le désert environnant avec des escales à Flynns Grave, Ellery Creek, Big Hole, Ormiston et Glen Helen Georges… où nous nous baignons. Je suis très déçue par cette journée, notre repas de midi s’est limité à un sandwich et le soir, nous nous retrouvons à l’hôtel Macadam, dans un dortoir minable où il faut payer pour avoir des draps.

Et, en guise de dîner, au restaurant Macadam, nous avons eu droit à un plat de frites et un plat de tacos pour l’ensemble des 22 personnes attablées. Étant en bout de table avec Marie-Claude (une Française qui enseigne l’anglais à l’Université de Sydney), nous n’avons mangé que trois ou quatre frites molles et grasses ainsi qu’une poignée de chips à la sauce tomate. Et en plus nous n’avons eu ni couvert, ni verre pour boire, ni eau bien sûr.

Enfin, pour en revenir à ce tour, je vous le déconseille vivement, il s’agit de Red Ripper, et l’hôtel Makadam à Alice Springs, c’est une grosse arnaque et très cher car pour les trois jours (deux et demi pour moi) cela m’a coûté 260 dollars AUS plus 50 dollars AUS les repas.

Termitière magnétique
Termitière magnétique

 

Vendredi 25 avril 2003 : KING’S CANYON - Ayers Rock (Uluru) - Territoire du Nord Australie

Rendez-vous à 6:00 dans le hall de l’hôtel, de nouvelles personnes se sont jointes à notre groupe et d’autres nous ont laissés. Nous avons 3 heures de route avant d’arriver sur le site de King’s Canyon et deux heures pour tout voir et tout faire (en principe il faut prévoir trois jours, c’est ça le problème des tours). Nous pique-niquons dans un camp "Adventure Tour" où nous sommes parqués. Autour de nous, d’autres minibus identiques avec des groupes identiques et parqués également pour pique-niquer.

Nous reprenons la route à travers le désert pour rejoindre Ayers Rock (ou Uluru le nom aborigène), six heures de route pour arriver avant le coucher du soleil. Une route droite à perte de vue s’ouvre devant nous, le paysage ne varie pas, nous somnolons tous… Bientôt, au milieu de rien, un énorme bloc de caillou se dessine à l’horizon, c’est Uluru. Véritable emblème de l’Australie, Uluru est le plus grand monolithe du monde. Il mesure 3,6 km de long, il surgit à 348 m au-dessus du plateau sablonneux qui l’entoure.

Uluru au couché du soleil
Uluru au petit matin

Arrivé à proximité, le bus nous dépose au point d’observation, qui, comme son nom l’indique, sert à observer et à photographier Uluru. Nous nous retrouvons une cinquantaine (au moins) à prendre en même temps, la même photo, au même endroit. C’est vrai que l’endroit est parfait pour admirer Uluru qui, au fur et à mesure que le soleil descend, passe par toute la gamme de rouges de plus en plus profonds avant de virer au noir charbonneux.

Ce soir nous avons un vrai repas que nous préparons nous-même : un barbecue avec steaks et saucisses qu’accompagnent diverses salades. Certains dormiront à la belle étoile. Ce soir, je dors en compagnie de Marie-Claude sous une tente. Pour une fois, je choisis le confort.

Uluru au petit matin
Uluru au coucher du soleil.

Samedi 26 avril 2003 : AYERS ROCK (ULURU) - Territoire du Nord de l’Australie

Debout avant le lever du soleil, nous nous empressons d’arriver au pied d’Uluru pour pouvoir en profiter. Nous avons deux heures pour en faire le tour (ce qui est le minimum conseillé) donc au pas de course nous entreprenons la visite. Pas le temps de s’attarder pour admirer les grottes et les peintures rupestres en chemin. Néanmoins, ces huit kilomètres de balade autour d’Uluru sont très agréables. J’ai pu m’en mettre plein les yeux avec les couleurs changeantes du ciel et les rouges profonds du rocher.

Maintenant, c’est au tour des Olgas. De retour au bus, nous fonçons direction Kata Tjuta (ou Monts Olga). À environ 30 km à l’ouest d’Uluru, les Kata Tjuta sont un étonnant groupe de rochers plus petits et plus arrondis. Ces monolithes sont tout aussi impressionnants et fascinants qu’Uluru. Nous avons une heure, donc juste le temps pour un aller-retour, pas question de faire des variantes. D'un pas vif, nous nous enfonçons dans Olga Gorge.

11:30, le bus me dépose devant l’entrée de l’hôtel où je vais passer la nuit, alors que tous les participants de ce tour repartent direction Alice Springs. C’est là où je quitte Marie-Claude qui a été fort sympathique et qui m’a servie à diverses reprises d’interprète.

À Ayers Rock, vous n’avez pas le choix d’hôtel, même si on vous en propose plusieurs. En effet, tous appartiennent à un unique propriétaire, que se soit les hôtels, les brasseries, la poste, la banque, les magasins de souvenirs, de chaussures, de vêtements etc… J’ai choisi de dormir dans un dortoir (29 dollars quand même). Nous sommes 12 dans la chambre, je ne vous cache pas que toute la nuit la porte s’ouvre et se referme, et avec un néon à un mètre de ma tête, j’ai l’impression d’avoir des clignotants à la place des yeux.

Les Olgas
Les Olgas

Dimanche 27 avril 2003 : CAIRNS - Queensland (Australie)

Je suis à l’aéroport et, en attendant de prendre mon avion pour Cairns à 12:30, j’écris ces quelques lignes... En cours de vol, j'ai fait la connaissance avec un jeune savoyard de Bessans (à côté de St Jean de Maurienne). Il est en Australie pour trois mois et, apparemment, est un peu déçu par ce côté hyper organisé ; je le comprends, j’ai eu un peu la même impression. Il est 15:10 lorsque nous atterrissons à Cairns (vingt-cinq minutes de décalage avec Alice Springs). Je finis par m’y perdre, une heure de plus, une heure de moins, même avec la France, je suis perdue avec l’heure d’été.

À la sortie de l’aéroport, nous ratons la navette, il ne nous reste plus qu’à prendre un taxi. Cela ne valait pas le coup de s’en priver, parce qu’à deux, cela ne nous a pas coûté plus cher. Je me fais déposer à Cairns Central YHA (Auberge de jeunesse), et le Savoyard, ailleurs, dans un autre backpackers.

Comme d’hab., je pose mon sac et je me "casse" pour faire un tour de ville. Cairns me plaît bien, elle ressemble beaucoup à nos villes de la Côte d’Azur comme Bandol, Fréjus… C’est une petite ville de 120 000 habitants très touristique où l’on peut faire une foule d’activités allant de la plongée au parachutisme. Je vais me contenter de deux excursions, dont une pour faire du snorkeling sur une île paradisiaque et une autre dans la forêt tropicale.

Pour me rafraîchir, je profite de mon passage aux abords de la grande piscine qui jouxte l’esplanade pour me baigner et m’étendre sur la pelouse. Puis, je poursuis ma balade dans les rues où je croise un monsieur à la barbe blanche, californien et passionné des oiseaux. Nous faisons un bout de chemin ensemble, il me fait découvrir une multitude d’oiseaux qui occupent les arbres tropicaux de la ville.

Un repas rapide sur le pouce, suivi de deux heures d’internet, voilà ma première journée dans le Queensland.

Cairns
Cairns

Lundi 28 avril 2003 : CAIRNS - Queensland (Australie)

Journée détente, je traîne dans les rues commerçantes, flemmarde au soleil sur l’esplanade. Je confirme mes réservations et m’occupe de ma petite intendance, quelques courses et pour finir : trois heures d’internet.

Fougère géante
Fougère géante

Mardi 29 avril 2003 : ATHERTON TABLETAND - Queensland (Australie)

7:30, j’attends le minibus qui m’emmène pour la journée, visiter la région d’Atherton Tabletands. Nous sommes neuf au total avec le guide, l’ambiance est très amicale, personne ne parle le français, mais ce n’est pas grave.

Situé à l’intérieur des terres, Atherton Tabletands est un plateau qui se dresse à plus de 1000 mètres par endroits. Les pluies abondantes et la richesse du sol volcanique en font l’un des sites les plus verdoyants du Queensland. Nous faisons une boucle, traversant les parcelles de forêts tropicales pour rejoindre Badinda Boulders. Nous laissons le bus pour poursuivre à pied à travers la forêt rejoindre Joséphine Falls et nous baigner dans la rivière qui descend en formant des cascades. Nous poursuivons notre circuit des chutes jusqu’aux Millae Millae Falls où nous découvrons l'une des plus belles et plus spectaculaires cascades. Un endroit de rêve pour pique-niquer.

Nous reprenons notre promenade pour nous enfoncer à nouveau dans la forêt tropicale et découvrir un arbre géant, Curtain Fig Tree avant d’arriver au Lake Eachan. Certains se baignent, d’autres se relaxent au bord de la rive, moi, j’en profite pour suivre le petit sentier botanique qui fait le tour du lac.

Il est 18:30, lorsque le minibus me dépose à proximité de l’auberge. Je suis assez contente de cette journée, une bonne balade intéressante avec un bon guide.

Millae Millae Falls
Millae Millae Falls

Mercredi 30 avril 2003 : CAPE TRIBULATION - DAINTREE - Queensland (Australie)

Le chauffeur (et guide) un grand baraqué, typiquement australien descend pour m’accueillir, pour une fois je suis la dernière de la liste à récupérer, nous sommes dix au total. Nous prenons la direction de Port Douglas que nous nous contentons de traverser simplement, car c’est le point de départ des excursions pour Mossman Gorge, les Tabletands et Cap Tribulation.

Après une halte à Rainforest Habitat où une immense verrière renferme un environnement de forêt tropicale peuplé d’une trentaine d’espèces d’oiseaux et de papillons, nous rejoignons le parc pour découvrir koala, kangourous, émeus et crocodiles.

Nous poursuivons notre route sur Mosman Gorge, à cinq kilomètres à l’ouest de Daintre National Parc, pour une petite randonnée pédestre dans la forêt tropicale avant de retourner sur Daintre et remonter la rivière en bateau à la recherche de crocodiles. Je suis étonnée par l’œil observateur de notre capitaine… (je trouve que ça fait un peu attrape touriste).

Nous laissons le bateau, pour une promenade sur la plage sauvage de Kimberley. Nous prenons le ferry à Daintre. Il nous reste encore une trentaine de kilomètres avant d’arriver au Cape Tribulation. Un paysage somptueux avec de grandes plages qui se déploient au nord et au sud avec pour fond un cap tapissé de forêt tropicale.

17:30, nous retournons à Cairns, juste le temps pour moi de prendre un rendez-vous avec Crissa pour le lendemain.

Cape Tribulation
Cape Tribulation

Jeudi 1er mai 2003 : FITZROY ISLAND - Queensland (Australie)

7:30, rendez-vous au port d’embarquement pour prendre un ferry et rejoindre Fitzroy Island National Park. Située à 6 km de la côte et à 29 km de Cairns, l’île de Fitzroy abrite de nombreuses plages coralliennes idéales pour le snorkeling.

La traversée se passe bien malgré un vent violent et une mer houleuse. Le soleil est là, c’est le principal. À l’arrivée, nous débarquons directement dans un complexe touristique d’où je m’éclipse immédiatement pour prendre la direction de Ligthouse et Summit Trail en empruntant un parcours pédestre à travers la forêt permettant d’atteindre le point culminant de l’île. Deux bonnes heures de montée, le long d'un sentier abrupt, lorsqu’à mi-chemin, un orage éclate. J’ai juste le temps de courir quelques centaines de mètres pour me mettre à l’abri de Lighthouse (sorte d’éolienne) qui surplombe la côte. Cette attente prolongée me permet de faire connaissance avec un couple de français très sympathique.

Le dernier kilomètre avant d’arriver au sommet de l’île est "hard", mais quelle vue ! Plus tard, je retrouve mes amis du jour avec qui je passe une partie de l’après-midi sur la plage avant de reprendre le ferry pour Cairns.

18:00, j’ai rendez-vous avec Crissa à son salon d’esthétique. Crissa, 42 ans, Australienne d’origine asiatique est une personne très énigmatique. Après s’être occupée de mes petits poils superflus, elle me propose d’aller manger en sa compagnie. Pourquoi pas ? Nous allons au Casino de Cairns. Au milieu des machines à sous, nous trouvons une table pour dîner. Nous avons fait un arrangement, elle me parle en français et je lui réponds en anglais. Je ne vous cache pas que pour arriver à exprimer une idée, il nous faut un certain temps avant de nous comprendre réciproquement. Nous parlons aussi bien l’une que l’autre et en plus, j’ai du mal à cerner qui elle est, et ce qu’elle veut… Il est 22 heures lorsque je la raccompagne à son arrêt de bus.

Fitzroy Island
Fitzroy Island

Vendredi 2 mai 2003 : PARADISE REEF - Queensland (Australie)

Rendez-vous à 8:00 au port d’embarquement pour rejoindre en catamaran, la barrière de corail. Sur ces petites îles coralliennes, situées à environ 60 km au large de Cairns, nous allons pratiquer la plongée et snorkeling. L’ambiance à bord est très décontractée, jeune, dynamique, branchée, etc, etc... très fun quoi. Nous sommes une trentaine (moyenne d’âges : 25 ans). La mer est agitée et j’ai beaucoup de mal à m’accrocher. Après avoir testé la cabine, j’ai découvert que le meilleur endroit sur un bateau catamaran (entre-autre) c’est d’être à plat ventre sur le pont. Je vais naviguer ainsi, presque durant trois heures, avant que l’on pose l’ancre à proximité de notre île.

Nous sommes sur la barrière de corail ; au loin, des bandes de sables blanc se dessinent. Équipée d’une combinaison, d’un masque, d’un tuba et de palmes, je poursuis mon initiation au snorkeling dans une eau turquoise (comme sur les cartes postales). La mer est houleuse et les vagues profondes, j’essaie de ne pas trop m’éloigner du bateau. Autour de moi des poissons multicolores jouent à cache-cache entre les récifs coralliens.

Après un déjeuner copieux, la journée se poursuit entre plongée et "bronzette". Sur le chemin du retour, nous faisons une halte sur le petit îlot Upeto Cay, à mi-chemin entre Paradise Reef et Cairns. Un autre petit paradis de sable fin d’une blancheur immaculée au milieu d’une mer turquoise…

La barrière de corail
La barrière de corail

Samedi 3 mai 2003 : CAIRNS - Queensland (Australie)

Réveil plutôt tristounet. Le temps est maussade et, je me suis chopée une allergie au soleil et à l’eau de mer. Journée consacrée à me soigner car ce soir, j’ai rendez-vous avec Crissa pour aller dans la super discothèque du Casino… Je ne comprends pas : partout, à la radio, dans les bars, les pubs, on n'entend que de la super musique et dans les discothèques que de la techno… Ambiance très moyenne, même nulle.

Les pieds en éventail
Les pieds en éventail

Dimanche 4 mai 2003 : CAIRNS - Queensland (Australie)

Il pleut des cordes. Journée consacrée à internet. Rien à déclarer.

Cacatoes - Queensland
Cacatoes - Queensland

Lundi 5 mai 2003 : TOWNSVILLE - Queensland (Australie)

9:00, départ en bus pour Townsville. Autant faire la route aujourd’hui, car il pleut toujours. Arrivée à 15:30, je réserve deux nuits sur place et deux nuits sur Magnetic Island avant de faire un tour de repérage.

Townsville
Townsville

Mardi 6 mai 2003 : TOWNSVILLE - Queensland (Australie)

Mon allergie est en train de disparaître et le soleil brille à nouveau. Journée consacrée à internet et au tri de photos avant d’attaquer la visite de Townsville.

Ville portuaire, Townsville est un centre d’affaires, une importante base militaire et une ville universitaire. J’entreprends la visite du musée et de l’aquarium avant d’essayer d’atteindre le sommet de la colline qui surplombe la ville. Je dis bien essayer, car malgré tous mes efforts, je n’ai pas réussi à trouver le chemin d’accès. Rien de particulier à vous annoncer autrement que la ville ne représente pas un grand intérêt autre que celui d’être le port le plus proche pour accéder à Magnetic Island, une île surnommée "Magie".

Myriade de papillons
Myriade de papillons

Mercredi 7 mai 2003 : MAGNETIC ISLAND - Queensland (Australie)

Seulement 20 minutes en ferry pour rejoindre l’île. L’hôtel backpackers où j’ai réservé, est situé juste à côté du port d’embarquement (et de débarquement) du ferry. J’ai une chambre dans un dortoir mixte avec une salle de bains commune. Nous sommes six dans la chambre.

Je m’installe rapidement afin de repartir immédiatement pour une randonnée de 8 kilomètres jusqu’à Westpoint. La brochure que l’on m’a remise à mon arrivée est datée d’avril 2000. À l’époque, la route pour accéder à Westpoint n’était qu’un sentier, depuis ils l’ont goudronnée. Je suis vraiment déçue. Deux heures et demie de marche à l’aller et deux heures de marche au retour, sur du bitume par grand "cania", c’est long… même si, au bout, j’ai découvert une superbe plage déserte bordée de pins et d’eucalyptus.

De retour à l’hôtel, je découvre, en train de se faire bronzer au bord de la piscine (isolée par un grillage) une pensionnaire de marque, un crocodile femelle (paraît-il) de deux mètres de long.

Étang Magnetic Island
Étang Magnetic Island

Jeudi 8 mai 2003 : MAGNETIC ISLAND - Queensland (Australie)

8:00, je marche au bord de la route sinueuse qui longe la mer entre Picnic Bay et Nelly Bay, 4 km de montée. La route est étroite et la circulation est dense. Arrivée au sommet de la côte, un superbe panorama s’ouvre devant moi. Je redescends sur Nelly Bay, visite un aquarium privé entretenu par un baba-cool. Après quelques explications sur les différentes plantes aquatiques qu’il cultive dans ses bacs, et sur certaines espèces rares de poissons qu’il élève, je poursuis ma route en prenant la navette qui me dépose à Horseshoe Bay. Il fait maintenant très chaud, je m’installe un moment sur la plage pour me baigner avant de prendre le sentier et rejoindre Balding Bay puis Radical Bay. Ce sont deux petites criques désertes avec du sable fin. Il paraît que je dois croiser des koalas… 17:00, je rentre à mon campement. Ce soir, je me glisse en compagnie d’une jeune suédoise Maria, au milieu de l’ambiance fêtarde backpackers.

Kangourou - Magnetic Island
Kangourou - Magnetic Island

Vendredi 9 mai 2003 : MAGNETIC ISLAND - TOWNSVILLE - Queensland (Australie)

Ce matin, je fais connaissance avec mes voisins de chambre : un jeune couple de Suisse Allemand et un Suédois (mon compagnon de lit du dessus). Après avoir échangé quelques tuyaux sur le voyage et sur l’île Fidji d’où ils arrivent, je les quitte pour retourner à Horseshoy Bay et visiter le parc des koalas (c’est plus sûr).

Je marche le long du sentier qui borde la rivière et traverse la forêt, pour arriver aux abords d’un parc où je finis enfin, par voir mes koalas. Au passage, je rencontre un cacatoès très sympathique qui fait presque le gros dos pour se faire caresser et d’un autre, beaucoup moins sympathique, qui me donne un coup de bec au bout du doigt. Et maintenant, j’ai une jolie poupée au bout du doigt. De retour à Picnic Bay, mon point d’attache, je déjeune tranquillement sur la terrasse, en attendant le prochain ferry qui me ramène à Townsville, avant de repartir par le bus de 16:00, pour Hervey Bay.

Balding Bay Magnetic Island
Balding Bay Magnetic Island

Samedi 10 mai 2003 : HERVEY BAY - Queensland (Australie)

Nous roulons toute la nuit. Dans le bus, Rob, un Australien, vrai de vrai, grand, barbu, tatoué (il me les a même montrés... ses tatouages) la casquette en arrière avec les lunettes de soleil posées dessus, me tient causette durant une grande partie du voyage.

Arrivée à 8:50 à Hervey Bay, je suis pressée de trouver un hôtel pour me reposer. Je prends la navette de "Koala Backpackers". L’auberge se situe en bordure de l’esplanade. Installée dans un dortoir pour quatre, je me retrouve seule pour dormir, c’est parfait. Après une petite sieste, je rejoins le barbecue organisé ce soir dans le jardin de l’auberge. Demain, je pars pour une excursion de deux jours sur Frazer Island .

Opossum
Opossum

Dimanche 11 mai 2003 : FRASER ISLAND - Queensland (Australie)

Départ 7:20, un gros 4X4 fait la tournée générale pour nous récupérer dans nos hôtels respectifs. Il nous emmène à Urangare prendre le ferry pour MoonPoint sur Fraser Island. Nous sommes 23. À côté de moi, un Anglais qui ne parle pas un mot de français mais qui n’a pas non plus envie de faire un effort pour parler un anglais plus appliqué. Ce n’est pas important, je causerai avec d’autres. Autrement, l’équipe est assez homogène, presque autant de garçons que de filles et, ce coup-ci, je ne suis pas la plus âgée : trois retraités Allemands sont du voyage.

Une fois arrivés sur le quai de MoonPoint, nous nous engageons immédiatement sur une piste de sable qui nous entraîne dans Yidney Rainforest. Nous sommes remués dans tous les sens. Sur Frazer Ilsland, il n’y a que des pistes de sable, pas de route goudronnée. Nous coupons à travers la forêt tropicale de Yidney Forest où l’on trouve des pins kauris qui ont plus de 200 ans d’âge et des arbres en bois tendre comme les cyprès et les hoop pines. L’île est pratiquement entièrement sablonneuse avec une incroyable variété de paysages. Nous roulons à travers de vastes étendues de dunes ondulantes, puis de nouveau, une forêt tropicale avant de faire une halte en bordure d’un lac d’eau douce où nous nous baignons. Trois heures de traverser pour rejoindre la côte Est de Fraser qui s’étale sur des kilomètres et des kilomètres de plage de sable fin…

C’est vraiment la plus belle île que je découvre. Nous laissons le véhicule pour nous engager à l’intérieur des terres occupées par de grandes étendues de sables. L’île est restée encore à l’état sauvage, elle est envahie par les dingos, ces chiens sauvages qui hurlent au lieu d’aboyer. Tout le long de notre parcours des panneaux nous indiquent leur présence.

Nous déjeunons, dînons et passons la nuit dans une aire spécialement aménagée pour accueillir les groupes. 20:00, la nuit est douce, je quitte l’équipe pour rejoindre la plage et écouter la mer. Lorsque j'entends derrière moi, une voix masculine qui m’interpelle en australien. Je me retourne, il se présente, Marc, et me tend la main… Nous marchons ensemble sur la plage de sable fin, sous un ciel.... sans étoile car la bise se lève et il commence à pleuvoir. Dommage, ça aurait pu être une belle histoire.

Plage Est Fraser Island
Plage Est Fraser Island

Lundi 12 mai 2003 : FRASER ISLAND - HERVEY BAY - Queensland (Australie)

Il pleut des cordes ce matin, je dirai même des seaux. Un moment d’accalmie, nous en profitons pour nous baigner dans la river Eli Creek. L’eau est transparente et pure. Nous poursuivons en direction du lac Garawongera, un lac perché sur les hauteurs. Comme tous les lacs de Fraser Island, il a été formé avec la tourbe et le sable qui tapissent le fond rendant la surface impénétrable. Cela amène l’eau à s’accumuler dans les creux entre les dunes de sable, formant ainsi des lacs au-dessus du niveau de la mer.

Nous reprenons notre balade à travers dunes et forêts pour rejoindre et remonter la plage jusqu’à l’épave du navire Maheno, puis jusqu’à Indian Head où nous pouvons admirer du haut de la falaise, nageant dans la mer, les tortues et les raies géantes. Un aigle de mer à poitrail blanc plane au-dessus de notre tête. Un peu plus loin, à middle Rock, abrités derrière une barrière de rocher, nous profitons de prendre un dernier bain avant de retourner à MoonPoint. 17:00, nous attendons le ferry, trempés jusqu’aux os, mais heureux de ces deux journées passées sur Fraser Island.

Navire échoué
Navire échoué

Mardi 13 mai 2003 : BRISBANE - Queensland (Australie)

5 heures de route avant d’arriver à Brisbane. L’hôtel pour backpackers où j’ai débarqué est situé à 15 minutes du centre ville et, en plus, il semble être une véritable usine, tellement il y a du monde. Les nationalités représentées sont Anglais, Allemands, Hollandais et Suédois (comme d’hab.). Et les Français ? Et bien, nous n’avons pas une très bonne réputation : celle d’être des pantouflards… et ils ont raison. Je commence par déballer entièrement mes sacs car tout est encore trempé de la veille avant d’attaquer mon tour de repérage. Le premier contact avec la ville est un peu décevant… on verra ça demain.

Rivière Fraser Island
Rivière Fraser Island

Mercredi 14 mai 2003 : BRISBANE - Queensland (Australie)

Une partie de la journée est consacrée à la paperasserie (même à plus de 10000 kilomètres, on a quand même de l’administratif à gérer), à l’intendance (petite lessive entre-autre) et à moi (cela fait du bien) et le reste de la journée, à flâner dans le centre ville de Brisbane. Je découvre une ville riche de bâtiments historiques, de théâtres, de cinémas. Elle m’apparaît de plus en plus sympathique. Ici, comme partout en Australie, à 17:00, tout est fermé et une heure plus tard, c’est la nuit. Vu la situation géographique de mon hôtel, je passe la soirée sur place où je viens de me faire une nouvelle copine (ou copain). Enfin je ne sais pas trop, une femme-mec qui me fait des courbettes, me tient la porte, me fait de petits coucous en passant et qui vient me tenir causette dans la douche (c’est bien ma veine).


King Georges Square Brisbane

Jeudi 15 mai 2003 : BRISBANE - Queensland (Australie)

Au petit déj., j’essaie d’éviter ma nouvelle copine, (qui -lui- ne m’oublie pas) avant de quitter rapidement l’hôtel pour passer une journée à traîner dans la ville.

Anzac Parc - Brisbane
Anzac Parc - Brisbane

Vendredi 16 mai 2003 : BRISBANE - Queensland (Australie)

Ce matin, juste au moment où je boucle mon dernier sac pour partir, je vois entrer et s’installer dans ma chambre, ma fameuse copine (ouf ! j'ai eu chaud !).

Donc, ce matin, j’ai changé de "crémerie" et me suis installée dans un hôtel en plein centre ville. Pour la tranquillité et le silence, ce n’est pas le pied, mais pour être dans un centre de vie, il n'y a pas de problème. Juste à côté, il y a un grand pub et en dessous, une discothèque, qui, apparemment, appartient à l’hôtel, et pour mon budget, ça va... Dans le dortoir, cinq filles, entre 20 et 25 ans, qui ne se sont pas encore remises de leur soirée de la veille. Au-dessous de moi (puisque j’ai le lit du dessus), une jeune baleine de près de 100 kg… facile.

Armée de mon appareil photo, j’attaque une visite organisée de la ville. Je vais énumérer les sites visités, c’est simplement pour le classement de mes photos. King Square, Queen St, Hoyts Regent Theatre, Old Treasury Building, Victoria Bridge, South Bank, la pagode népalaise, Botanic Gardens, Old Gouvernement House, Parliament House, Ste Stephen Cathedral et St Stephen Chapel (la plus vieille église de Brisbane), Anzac Park avec la flamme éternelle qui brûle sur le cénotaphe (le tombeau).

Il est une heure du matin lorsque je sors de mon cybercafé pour rejoindre l’hôtel. Dans la rue, beaucoup de "viande saoule" et de retour à l’hôtel… de la techno. Je peux en profiter jusqu’au fond de mon lit.

Brisbane River
Brisbane River

Samedi 17 mai 2003 : BRISBANE - Queensland (Australie)

Depuis que je suis arrivée à Brisbane, le temps est très incertain : il fait soleil, il pleut, il fait soleil, il pleut… Plus on se rapproche de Sydney, plus on rentre dans l’hiver et la température baisse… (mais, il fait quand même entre 17 et 20 degrés). Pour les Australiens, il fait froid. Dans la rue, ils portent des pulls en laine avec cols roulés, des grosses vestes épaisses et mêmes, bonnets et écharpes.

Comme d’ailleurs dans toutes les villes que j’ai pu visiter en Australie, elles sont toutes très aérées avec beaucoup de parcs et d’espaces verts et, elles sont extrêmement propres, pas un seul graffiti sur les murs, pas un seul mégot de cigarette, ni papier. En effet, je trouve qu’elles sont très agréables à vivre. Les monuments anciens datant de 1800 côtoient les buildings hyper-contemporains. J’aime beaucoup.

Aujourd'hui, j’élargis ma découverte de la ville, en utilisant les services d’un bus touristique et d’un ferry pour remonter la Brisbane. Malheureusement pour moi, à mi-chemin, je tombe en rade avec mon appareil photo. Je suis obligée de suspendre ma balade pour trouver un atelier spécialisé qui puisse le réparer dans les plus brefs délais. Je vais remonter les deux grandes rues principales jusqu’à ce que j'en trouve enfin un. Ils vont voir ce qu’ils peuvent faire, mais je n’aurai pas mon appareil photo avant trois jours, s’il est réparé! Et la réparation va me coûter au mieux 90 dollars AUS ou au pire 280 dollars AUS. Vous vous imaginez ma déception.

Après cet intermède, je reprends ma visite en remontant en ferry la Brisbane. Que de paysages que j’aurai pu mettre dans "ma boîte" ! Je fais donc l’aller,…et pour le retour, je descends à South Bank (ce n’est pas une banque, c’est un quartier) où je suis arrêtée par les supporters de Rugby des différentes régions d’Australie et d'Europe. Les équipes de Nouvelle-Zélande, Fidji, Nouvelle-Calédonie, de Grande-Bretagne, d’Allemagne qui défilent dans une ambiance de fête avec une chope de bière à la main. La France est représentée avec les toulousains en tenue blanche et coiffés de leurs bérets. Ils rejoignent tous, le long de la Brisbane, le parc aménagé avec des tentes pour le bal de ce soir. J’essaie de m’infiltrer, mais le service d’ordre, quoique très sympathique, est très vigilant ; je resterai donc de l’autre côté des barrières.

St Stephen’s Chapel Brisbane
St Stephen’s Chapel Brisbane

Dimanche 18 mai 2003 : BRISBANE - Queensland (Australie)

Je me balade sur les marchés du dimanche matin : ambiance de carnaval dans le Riverside Centre Market et l’Eagle St Pier Market où sont rassemblés les artisans. Je poursuis ma promenade dans les vastes étendues de pelouse de City Botanic Garden, un havre de paix dans la cité bouillonnante. Je longe la rivière pour emprunter à nouveau le ferry et remonter la rivière jusqu’à Bretts Warf. Après avoir rejoint le quartier de South Bank et flâné dans le Craft Village Market sous un soleil de plomb, je finis par m’allonger pour trier mes photos et me faire rôtir au soleil, sur la pelouse de Pauls Breaka Beach, une plage artificielle au bord du lagon, aménagée avec du sable fin et des palmiers.

18:00, je dîne dans un Food Court. Un food court, c’est quoi ? Une dizaine de traiteurs sont installés à un même étage d’un centre commercial, au milieu d’eux, vous avez des tables communes. Vous choisissez votre menu et vous le dégustez tranquillement comme cela vous arrange. La formule est très bien car vous avez un très grand choix, les plats ne sont pas chers (en général ça tourne entre 6 et 10 dollars AUS) et c’est très bon.

Il est 1:00 du matin lorsque je sors de mon cybercafé. La musique "bat son plein" à l’hôtel, que ce soit dans le hall d’entrée ou dans les chambres. Je n’ai plus qu’à aller faire un tour... dans mon lit… la tête sous l’oreiller.

St Stephen’s Cathedral Brisbane
St Stephen’s Cathedral Brisbane

Lundi 19 mai 2003 : BRISBANE - Queensland (Australie)

Cela va faire une semaine que je suis à Brisbane, et je n’ai pas fait grand chose autrement que visiter la ville qui d’ailleurs est très jolie et très attrayante. Bilan de la semaine : une cadence d’au moins 10 à 15 kilomètres de marche par jour. En effet, j’essaie de faire quelques économies, car mon budget a explosé, je me mets en veilleuse pour mieux profiter ensuite. Aujourd’hui, préparatifs de départ : lessive, rangement des sacs, envoi de colis, récupération de mon appareil photo (ouf ! 85 dollars AUS), dernières photos de la ville, internet (5 heures encore)… et rien d’autre à déclarer.

L’espion – Queensland
L’espion – Queensland

Mardi 20 mai 2003 : BYRON BAY - Nouvelle Galles du Sud (Australie)

5:30, le réveil est difficile, pour cause : je suis tombée du lit. Plus exactement, j’ai rêvé que je sautais dans un ravin et j’ai sauté de mon lit qui est situé à environ 1.60 m de hauteur. La "baleine" du dessous a juste ouvert un œil lorsqu’elle a entendu la chute et l’a refermé immédiatement lorsqu’elle m’a vu me hisser à l’étage au-dessus.

9:00, départ en bus pour Byron Bay. Nous longeons les 35 km les plus touristiques de l’Australie, la Gold Coast, où se succèdent, résidences hôtelières, centres commerciaux, restaurants, boutiques, plages de sable fin, parcs à thèmes et parcs d’attractions. Nous poursuivons sur une jolie route panoramique pour rentrer dans la Nouvelle Galles du Sud et arriver deux heures et demie plus tard dans une des stations balnéaires les plus courues de la côte : Byron Bay. Une fois installée dans ma chambre prévue pour neuf, mais heureusement, nous ne sommes que cinq, je pars en direction de la plage.

Sur plusieurs kilomètres, je marche le long de la plage pratiquement déserte. De temps en temps, je suis obligée de contourner quelques langues de terre qui s’avancent pour rejoindre une petite crique. De superbes vagues s’écrasent sur le sable fin : un vrai paradis. Le soleil descend à l’horizon, lorsque je me décide à rebrousser chemin et rentrer.

Pour assister au coucher du soleil, beaucoup de monde s'est rassemblé sur la plage, une population tout à fait éclectique, beaucoup de surfeurs, de babas cool, de paumés, de bourges… et des routards (c’est vraiment très varié). Ce soir, je dîne dans un petit resto Méxicain, pour changer.

Cap Byron
Cap Byron

Mercredi 21 mai 2003 : BYRON BAY - Nouvelle Galles du Sud (Australie)

Le soleil n’a pas encore sorti le bout de son nez que je remonte la plage pour rejoindre l’un des plus puissants phares de l’hémisphère Sud, le phare du Cap Byron. Au bout d’une bonne heure de marche, j’arrive au sommet de la falaise : le spectacle est grandiose. Une vue exceptionnelle à 360 degrés. Tout en bas, entre les énormes vagues, surgissent les nageoires des dauphins venant faire les fous. Je redescends et contourne le cap par le circuit pédestre, longeant à nouveau, criques et plages de sable fin jusqu’à Byron Bay, au passage, je croise quelques dindes du bush en balade elles aussi.

Le soleil est haut dans le ciel, je fais une halte à l’abri du vent pour me faire roussir durant deux petites heures avant de rentrer.15:00, je m’attable sur une terrasse pour le déjeuner. Ici, il n’y a pas vraiment d’heure pour manger, à part qu’à 19:00 tout est fermé. Au petit déj., comme dans tous les pays anglo-saxons, on mange des œufs et du bacon bien sûr, mais également de la viande, des légumes crus (tous les légumes de la création), sous toutes les formes, sandwich, sur plat, dans des crêpes etc… accompagnés en général de chips (frites). Je vais me contenter d’une assiette de crudités, mais quelle assiette, je n’en vois pas la fin tellement il y a de légumes différents.

19:20, je monte dans le bus qui me déposera à Sydney demain matin. Pliée en quatre, je m’installe pour dormir en espérant pouvoir trouver le sommeil.

Phare Cap Byron
Phare Cap Byron

Jeudi 22 mai 2003 : SYDNEY - Nouvelle Galles du Sud (Australie)

8:15 : C'est l’heure de pointe. Le bus se faufile dans la circulation avant de rentrer dans Centrale Station où tout le monde descend. Deux cents mètres plus loin, je trouve l’auberge de jeunesse où je m’installe dans un dortoir au 6e étage avant de repartir en repérage. La nuit a été raide, mais même pliée en quatre, j’ai réussi à dormir. J’ai le dos cassé, mais tout va bien.

Difficile de faire un tour de ville, un tour de quartier ce sera déjà pas mal car la ville me semble immense et juste ce tour représente déjà des kilomètres. Au passage, j’en profite pour me renseigner pour visiter Canberra et réserver pour demain matin une excursion dans Blue Mountain. Le temps est médiocre, "mi-figue, mi-raisin" comme on dit chez nous. Il fait même frais. Je fais un peu de lèche-vitrines à la recherche d’un blouson pour la pluie car mon poncho ne va pas suffire. Une petite halte casse-croûte dans un food-court avant de rentrer, car je suis pressée de passer une bonne et vraie nuit.

Byron Bay
Byron Bay

Vendredi 23 mai 2003 : BLUE MOUNTAIN - Nouvelle Galles du Sud (Australie)

7:20, le minibus est devant l’auberge, il m’attend. Je suis à la "bourre", tout le monde est là et je suis la dernière. Programme de la journée : Blue Mountains Nationale Park avec visite de Horseshoe Falls, Govett’s Leap, Three Sisters, Giant Staincase et Echo Point (cela ne vous dit rien, mais il va falloir regarder sur une carte). Deux heures de route avant de voir se dessiner à l’horizon la chaîne des Blue Mountains. Pourquoi Blue Mountains ? Parce que les brumes bleutées qui les enveloppent, sont dues à l’évaporation de l’huile des eucalyptus. Notre guide nous entraîne aux sommets de plusieurs falaises abruptes afin de nous faire admirer un paysage d’une remarquable beauté. Ils nous donnent quelques explications sur la faune et la flore avant de nous déposer devant un charmant cottage où l’on se sent presque comme chez soi.

Notre hôtesse s’est mise en quatre pour nous accueillir. La table du dimanche a été dressée, le repas est simple mais bon, et l’accueil est souriant. Après le café, nous reprenons notre visite pour découvrir l’attraction majeure, Echo Point où l’on s’extasie devant l’un des plus beaux panoramas de la Jamison Valley et de la merveilleuse formation rocheuse des Three Sisters. Nous descendons avec le Scenic Railwaiy (funiculaire) pour atteindre de Ruined Castle avant de prendre le Scenic Skyway (téléphérique) qui nous ramène à Echo Point où la visite va se terminer en ce qui me concerne.

15 :30, je suis étonnée de voir le minibus s’arrêter devant l’auberge de jeunesse de Katomba où je vais rester deux jours pour visiter tranquillement les Blue Mountains. Le soleil, c’est à nouveau caché et la température a bien baissé ; il fait, parait-il, 6 degrés le matin et 10 dans l’après-midi. L’auberge est très confortable. Ce soir, je vais lire, et profiter du feu dans la cheminée.

Blue Mountain
Blue Mountain

Samedi 24 mai 2003 : BLUE MOUNTAINS - Nouvelle Galles du Sud (Australie)

Le soleil a pointé son nez juste pour me faire sortir du lit. Le temps que j’arrive au départ du sentier de randonnée, il s’est à nouveau caché pour laisser la place à une petite pluie fine. Cela ne m’a pas empêché de descendre le long des Three Sisters (plus de 1000 marches à 45 degrés) pour me balader au fond des gorges, dans la forêt et remonter sur l’autre versant pour rejoindre Leura et ses cascades (4 heures de marche quand même).

Il pleut de plus en plus, je laisse tomber la balade de cet après-midi pour flâner dans la ville. Katoomba, 17 900 habitants, a conservé une atmosphère de petite ville d’un temps révolu avec ses pensions et ses cafés de style rétro. Sa rue principale est animée par des musiciens ambulants. J’ai remarqué qu’en Australie, de façon générale, les gens donnent volontiers et sans hésiter aux saltimbanques, aux chanteurs, aux musiciens de rue.

De retour à l’hôtel, je m’installe près de la cheminée. Il est 17:30 lorsque j’entends du remue-ménage dans la cuisine. Quelques-uns s’affairent déjà à préparer le repas du soir. En attendant, de m’occuper du mien, je sors un jeu de cartes. Un jeune couple Franco-Allemand s’assied à côté de moi, nous passerons une partie de la soirée ensemble à nous raconter nos voyages.

Blue Mountain-Three sisters
Blue Mountain-Three sisters

Dimanche 25 mai 2003 : BLUE MOUNTAINS - Nouvelle Galles du Sud (Australie)

Pluie, pluie, pluie. J’ai mis mon nez hors de l’auberge espérant faire venir le soleil, mais non, je renonce à partir sur une nouvelle randonnée. Je consulte la météo. Ils annoncent de la pluie sur Sydney, sur Canberra, sur Blue Mountains, durant quatre jours au moins. La montagne, c’est beau et c’est bien lorsqu’il fait beau, sinon, c’est triste, même si on est bien installé. C’est décidé, je prends le prochain bus pour Sydney, au moins je pourrai taper mes textes sur internet…

Aborigène Sydney
Aborigène Sydney

Lundi 26 mai 2003 : SYDNEY - Nouvelle Galles du Sud (Australie)

Pluie, pluie, pluie. Un rayon de soleil ! Je me retrouve dans la rue remontant Georges Street. D’immenses et somptueux centres commerciaux bordent cette grande artère qui rejoint les deux points les plus vivants de la ville, Circular Quay et Darling Harbour. Je m’engouffre dans le Queen Victoria Building où domine une imposante horloge datant des années 1900 pour ressortir sur Market Street et rejoindre Hyde Park… Une journée bien remplit à faire du lèche-vitrines en attendant de préparer mon sac pour demain.

Parliament House Canberra
Parliament House Canberra

Mardi 27 mai 2003 : CANBERRA - ACT (Australian Capital Territory)

9:00, départ en bus pour Canberra, capitale de l’Australie. Située à mi-chemin entre Sydney et Melbourne, les deux plus importantes villes de l’Australie, elle fut pensée puis créée à partir de 1901. Canberra (qui signifiait lieu de rencontre, en langue aborigène) commença à remplir son rôle de capitale fédérale en 1927.

12:30, nous arrivons dans la centrale station. Je suis à cinq minutes à pied de l’auberge backpackers, au cœur de la ville. Dès ma descente du bus, je suis saisie par l’ambiance particulière de cette ville qui n’a exclusivement pour vocation que la politique. Une architecture contemporaine dans de grands espaces de verdure. C’est beau, c’est sobre, mais c’est froid… personnellement, je n’aime pas trop.

Heureusement, je suis installée au début de la rue piétonne, ce qui me permet de m’imprégner et de me familiariser avec la ville. Lorsque l’on regarde bien, malgré le nombre important de "costards" noirs et chemises blanches, la population est relativement jeune. Je suis à deux pas du National Museum of Australia, il est à l’image de la cité : immense, en béton, avec des sculptures et des tableaux ultra-contemporains, voir avant-gardistes… il paraît, que c’est très, très beau… À l’heure du crépuscule, Canberra se pare pour la nuit, les pubs et les bars se remplissent, Canberra va enfin vivre.

National Carillon Canberra
National Carillon Canberra

Mercredi 28 mai 2003 : CANBERRA - ACT (Australian Capital Territory)

City-bus 34 direction Parliament House. Au sommet de Parliament House, un drapeau flotte dans les airs au-dessus de Capital Hill. Après avoir passé tous les services de sécurité, j’entreprends la visite avec quelques explications d’une guide qui parle français (pour une fois). Dans l’accueil, de hautes colonnes en marbre et sur les murs de riches boiseries australiennes. Au cœur de l’édifice, la Salle des Parlementaires, de chaque côté le Sénat et la Chambre des Représentants… Après avoir passé un nouveau barrage, j’accède à la terrasse pour profiter de la vue panoramique. Je poursuis dans les jardins à la française jusqu'au Old Parliament House et l’Aboriginal Tent Embassy (où il semblerait que des manifestants squattent les lieux) pour parcourir ce qu’ils appellent le triangle parlementaire délimité par le lac Burley Griffins (environ 4 heures de marche). Paré de ses couleurs d’automne, le parc qui entoure le lac est vraiment superbe…

De retour dans le centre ville vers 16:30, je déjeune sur une terrasse et profite des derniers rayons de soleil. À l’hôtel, je fais la connaissance de deux français (cousin et cousine), lui vivant en Nouvelle-Calédonie et elle arrivant d’Angleterre avec la "boule à zéro". Nous passons une soirée bien sympathique à jouer au tarot.

Sydney
Sydney

Jeudi 29 mai 2003 : SYDNEY - Nouvelle Galles du Sud (Australie)

9:00 retour sur Sydney, je fais le voyage en compagnie d’une adorable petite mamie originaire de Canberra. Heureuse de me donner quelques conseils sur les sites à visiter de Sydney, elle me tient causette (en anglais) durant tout le voyage - ce qui m’a permis de ne pas voir passer le temps.

Le soleil brille sur Sydney. Une fois réinstallée, je prends le métro direction Circular Quay. Il s’agit d’un lieu regroupant les quais des ferries, une gare ferroviaire et l’Overseas Passenger Terminal ainsi que restaurants et parcs animés par des musiciens ambulants. C’est l’un des quartiers les plus vivants de Sydney. Je continue direction les Rocks pour flâner dans les ruelles sous Sydney Harbour Bridge, l’imposant pont qui relie la rive sud et la rive nord. Je rejoins le célèbre Opéra House avec son toit en forme de voile (ou de coquillage). Jusqu’à ce que la nuit envahisse la ville, je déambule dans les rues avant de reprendre le métro et me retrouver, trois stations plus tard dans mon quartier. Au dîner, un énorme Kebab façon australienne…

Harbour Bridge Sydney
Harbour Bridge Sydney

Vendredi 30 mai 2003 : SYDNEY - Nouvelle Galles du Sud (Australie)

Ce sont mes deux derniers jours avant de quitter l’Australie. Deux journées consacrées à quadriller la ville dans tous les sens, à m’en mettre plein les yeux, car Sydney est vraiment une très belle ville.

Vendredi matin, Circular Quay où je prends un ferry pour Taronga Zoo. Dans un magnifique décor portuaire, ce zoo abrite plus de 4000 espèces d’animaux dont la plus grande majorité sont natifs d’Australie. Le zoo est aménagé à flanc d’une colline escarpée d’où j’ai pu admirer une superbe vue sur le port de Sydney. De retour sur les quais, je rejoins les jardins de Royal Botanic Garden avant de retourner dans le cœur de la ville jusque tard dans la nuit…

Opéra de Sydney
Opéra de Sydney

Samedi 31 mai 2003 : SYDNEY - Nouvelle Galles du Sud (Australie)

Aujourd'hui, direction opposée, Chinatown, petit déjeuner juste au-dessus du marché qui se prépare. Une heure plus tard, ça "grouille" dans le city-market, j’en profite pour faire quelques achats de dernières minutes avant de continuer sur Darling Harbourg. Dans un cadre d’exception, cet immense complexe construit sur le front de mer regroupe un fabuleux aquarium, d’excellents musées, un jardin chinois, des restaurants, des boutiques, des jeux de plein air pour petits et grands etc…

L’Australie, c’est un beau pays, un grand, un très grand, voir trop grand pays pour le visiter en deux mois. J’ai l’impression de n’avoir rien vu par rapport à tout ce qu’il y a encore à voir. Ce que je regrette vraiment, c’est de ne pas avoir eu plus de contacts avec les autochtones, la raison principale étant la langue. Demain, je serai en Nouvelle-Zélande.

Koala
Koala