![]() |
CALIFORNIE Population : 32,2 millions d'habitants (c'est l'État le plus peuplé : 12% de la population américaine).
|
Mardi 1er juillet 2003 (bis) : LOS ANGELES (Santa Monica) - Californie (USA)
Malgré le ciel bleu, une épaisse couche de fumée l'enveloppe... nous sommes mardi 1er juillet, il est 13:15, nous survolons depuis une bonne demi-heure Los Angeles et je suis arrivée plus tôt que je ne suis partie. À l'aéroport, je me dirige immédiatement vers le centre d'information tenu par trois "papy" et "mamy". Je m'adresse au papy pour lui demander s'il veut bien appeler à ma place l'auberge de jeunesse et réserver un lit pour cette nuit. La mamy s'empresse de s'en occuper ; une demi-heure plus tard, je suis dans un bus qui me dépose à Central Station. D'ici, je prends un deuxième bus qui m'emmène à Santa Monica, à proximité de l'American Hostelling. L'accueil est très froid. On me remet une carte magnétique pour accéder à la chambre et aux douches ainsi qu'une paire de draps. Il paraît que c'est l'une des plus belles auberges de Californie, ils n'ont pas précisé que c'était la plus sympathique ?...
Une fois installée, je pars comme d'hab. en repérage. L'hôtel est situé dans Second Street, à 300 m de l'Océan Pacifique. Je marche le long de l'avenue qui borde l'océan. À l'ombre des palmiers, sommeillent des dizaines de SDF. Je comprends pourquoi on me regardait d'un air bizarre dans le bus : beaucoup de ces SDF ont une valise à roulettes et un sac à dos, comme moi. Plus bas s'étale sur des kilomètres de long et (environ) 500 m de large, une plage de sable blanc.
Santa Monica est un quartier très résidentiel et je l'espère, plus agréable, pour un premier contact, avec la région de Los Angeles. Sur mon chemin, je suis abordée par un homme d'une cinquantaine d'année aperçu à l'hôtel. Il se présente, d'origine espagnol, il vit en Californie et habite, en fonction de son travail, dans les auberges de jeunesse. Nous restons une dizaine de minutes à discuter sur le trottoir avant de poursuivre ma route pour rejoindre la jetée. Dans les rues beaucoup de marginaux, beaucoup de gens bizarres Tiens ! superman me double en rollers, puis, un peu plus loin, un couple se pelote allègrement Pas besoin d'aller au cinéma, les rues de Santa Monica c'est déjà tout un programme. J'essaie de repérer les cybercafés. Eh bien, il n'y en a pratiquement pas et quel tarif !!!...1 dollar les sept minutes (ouf ! ca fait mal ! je ne vais pas écrire souvent). Bientôt, j'arrive sur la jetée où une fête foraine est installée. Des "bidochons" de gros calibres se gavent de hamburgers et de ice-cream (avec beaucoup de crème) et marchent devant moi... Que vais-je manger ce soir ????...
Mercredi 2 juillet 2003 : LOS ANGELES (Santa Monica) - Californie (USA)
Le réveil est difficile. Une fois douchée, je descends dans la rue rejoindre la 3 rd Street, une luxueuse rue piétonne où restos et cafés branchés s'affichent, pour arriver sur le marché du mercredi. C'est l'occasion de prendre un petit-déjeuner à l'il, car les fonds commencent à être en baisse et, si je deviens SDF, il faut que je m'entraîne. Je grappille à droite, à gauche : un bout de pomme, une tranche d'orange, deux ou trois morceaux de pèche. Après une halte devant le stand des fromages, je me dirige de l'autre côté de la rue pour une dégustation de pain "français" avant de retourner dans le quartier des fruits... où je me régale avec quelques fraises. Une escale devant le stand des jus de fruits où trois petits gobelets sont à disposition pour une dégustation gratuite (ça tombe bien !). Une fois calée, je remonte la rue en direction du centre d'information. Quelle surprise ! Ici, c'est un policier qui assure la double fonction, il a la charge du quartier en ce qui concerne la sécurité et s'occupe également des informations touristiques et de la vente des tickets de bus. Très gentiment, il m'explique comment rejoindre le quartier d'Hollywood.
Dans la foulée, je rejoins l'arrêt de bus pour prendre le prochain transport. Un quart d'heure plus tard, j'arrive à Fairfax, où j'ai un changement ; trois quart d'heure plus tard, je suis dans le cur d'Hollywood. Arrivée dans Hollywood Street, je me retrouve à marcher sur le "Walk of fames" où sont incrustées les étoiles attribuées aux grandes vedettes de cinéma, radio, télévision et disques. Depuis 1958, chaque mois une nouvelle étoile est attribuée.
Sur l'esplanade, au pied du "Mann's Chinese Theater", j'ai découvert les empreintes des Stars. Les plus grandes personnalités du cinéma sont immortalisées par l'empreinte de leurs mains et de leurs pieds dans le ciment. Un peu plus loin, "Galaxy", un très beau complexe cinématographique, "El Capitan", une autre superbe salle, "L'Egyptian Theater", "Guiness World of Records Museum" et je cherche un cybercafé (que je ne trouve pas) et un hôtel (que je trouve). J'en profite pour réserver une chambre pour demain soir, c'est un hôtel pour backpacker à 18 dollars la nuit et qui donne directement sur le coeur du quartier. De retour à Santa Monica, je prépare mes bagages pour demain avant de retourner traîner sur la plage où une foule cosmopolite est rassemblée.
Jeudi 3 juillet 2003 : LOS ANGELES (Santa Monica / Venice / Hollywood) - Californie (USA)
Matinée consacrée à me balader le long des plages de Santa Monica et de Venice en bicyclette. Seize kilomètres sous un soleil de plomb, heureusement qu'il y a un peu de vent. Sur la piste, je croise rollers, skates, beaux mecs, belles nanas, gros tas.... Bientôt, j'arrive à Venice.
Ce quartier, au bord du Pacifique, tire son nom des canaux qui le parcouraient naguère. Depuis, ils ont été pratiquement tous bouchés... D'un côté, le boulevard, lieu de rendez-vous des artistes et des marginaux, de l'autre, la plage où l'on peut même faire de la musculation en public. C'est aussi la cour des miracles avec, les diseuses de bonnes aventures, les saltimbanques et beaucoup de mendiants... Je reste un moment à observer le spectacle de la rue avant de retourner sur Santa Monica rendre ma bicyclette. Venice est une petite ville intrigante, je décide d'y rester l'après-midi et de poursuivre ma promenade à pied.
17:00, je rentre à l'hôtel récupérer mes sacs à la consigne avant de remonter la rue jusqu'au prochain arrêt de bus sous le regard méfiant des commerçants et des badauds. Le premier bus me dépose à Fairfax . Alors que je suis en train de me hisser tant bien que mal, avec tout mon fourbi, dans le deuxième bus, un monsieur, fort mécontent de croiser dans le bus "une de ces va-nu-pieds", m'enguirlande (Attention ! je ne suis pas pied nu et je suis propre sur moi !). En guise de réponse, je me retourne vers lui et lui adresse mon plus charmant sourire :"- Sorry, I don't undestand". Il me tourne le dos et... silence. Tout le monde me dévisage, j'essaie de me faire toute petite dans mon coin (mais c'est difficile).
En dehors de ce petit incident, le voyage se passe bien. Une heure plus tard, j'arrive à Hollywood Boulevard. Après avoir récupéré la clé, je monte au second étage (sans ascenseur) pour m'installer dans le dortoir. J'ouvre la porte : horreur !!! Ce n'est pas une chambre, c'est une poubelle ! Après avoir "râlé" à la réception en french-anglais, j'intègre une nouvelle chambre et tout rentre dans l'ordre. 20:30, attablée dans l'enceinte de Chinese Theater, je suis en train d'écrire ces quelques lignes. Autour de moi, des centaines de clones envahissent le quartier pour se diriger vers la discothèque de Highland (quelques mètres au-dessus de ma tête). Côté mecs, des légions d'Alice Cooper, côté nanas, un nombre incroyable de filles par deux, de vrais jumelles. Je n'irai pas en boîte ce soir, je n'ai pas la tenue adéquate !
Vendredi 4 juillet 2003 : LOS ANGELES (Hollywood / Beverly Hills) - Californie (USA)
Hollywood Boulevard est bien calme ce matin. Je remonte le boulevard à la recherche de la Station de bus en prévision de mon départ de demain. Au retour, je réserve un tour dans un mini-bus pour aller jouer les paparazzis dans le quartier de Beverly Hills. Nous sommes dans une zone résidentielle enfouie dans la végétation subtropicale, à deux pas des grandes usines à rêves d'Hollywood. Dans le Beverly Hills du bas, c'est un quadrillage régulier d'avenues impeccablement propres, toutes bordées d'arbres exotiques ; dans le haut, des collines, où se dissimulent derrière des murs croulant sous une luxuriante végétation des résidences privées de stars. J'en profite pour prendre quelques photos tout azimut de la maison d'Elvis Pressley, de Charlie Chaplin, Walt Disney, Gregory Peck, Alfred Hitchcock, Lionel Richie, Jack Nikolson, Sharon Stone Roulant quelques mètres derrière nous, Sylvester Stalone avec sa casquette sur la tête, dans une superbe voiture grise métallisée
Nous poursuivons notre visite sur Rodeo Drive : l'avenue la plus chère du monde. Notre chauffeur nous y dépose, espérant peut-être nous voir faire quelques emplettes ??? Vingt minutes plus tard, il revient nous récupérer : il semblerait que nous sommes tous des fauchés. De retour sur Hollywood Boulevard, petite halte déjeuner dans un food-court avant de visiter le Guiness World of Records Museum. C'est intéressant, j'ai bien aimé : ce sont des vitrines reconstituées qu'accompagnent des films vidéos.
Deux heures plus tard, je me retrouve dans la rue, en face de la station de métro-rail, où je m'engouffre. Je choisis la direction de Down Town, un quartier chaud de Los Angeles. 17:30, je fais une première halte à Mac Arthur Park. Grosse erreur, j'aurai dû lire le guide avant de descendre à cette station. Car dans le guide, il est vivement déconseillé d'aller dans ce quartier à la tombée de la nuit : c'est le lieu de rendez-vous des dealers et des gangs. Je confirme, c'est tout à fait ça !
Lorsque j'arrive à Mac Arthur Park, nous ne sommes que trois personnes à descendre du métro, et, ce ne sont pas les plus rassurants. Le couloir est lugubre, je suis heureuse de trouver la sortie. En face de moi, s'étend un joli parc bordé d'immenses palmiers dans son cur, un lac où se reflètent les derniers rayons du soleil. Je longe un "super-market" où un homme de la sécurité interpelle un petit voleur. Je traverse l'avenue pour rejoindre le parc, trois voitures de police arrivent en fanfare (comme dans les films) pour s'immobiliser à quelques mètres de moi et effectuer une arrestation (à l'américaine). À peine, suis-je rentrée dans le parc, qu'un jeune black se dirige vers moi et me demande de l'argent, derrière lui, d'autres spécimens de la gente masculine, très typés, et surtout pas très nets, allongés sur les pelouses, se lèvent. Je fais celle qui n'a rien vu, sors tranquillement (mais sûrement) du parc, tout en prenant la direction de la bouche de métro. Arrivée au bas des escaliers, un type d'origine mexicaine m'aborde pour me réclamer encore de l'argent. Une femme, une habituée des lieux, le remballe à ma place. Cinq minutes d'attente avant de voir apparaître le métro. Je vous avoue, j'ai flippé un moment.Je poursuis ma visite jusque dans le cur de Down Town et descends au prochain arrêt : 7th Street. D'immenses buildings s'élèvent de chaque côté de la grande avenue. Pas un bruit, pas une voiture, pas un piéton, c'est le début du week-end, le quartier a été déserté. Je ressens une bouffée d'angoisse m'envahir, je prends quelques photos à la volée et m'engouffre à toute hâte dans le métro pour retourner sur Hollywood, mon port d'attache.
La vie a repris de plus belle dans Hollywood, ce soir, dans tous les coins de la ville, un feu d'artifice illuminera le ciel pour fêter "Independence Day", la Fête Nationale.
Samedi 5 juillet 2003 : SAN FRANSISCO - Californie (USA)
Départ 10:30 arrivée 21:30. 11 heures de bus pour rejoindre San Francisco par la côte : c'est long. J'espérais pouvoir profiter du paysage, mais il y a tellement de monde dans le bus, que je ne vois rien ou presque rien. Arrivée à San Francisco, je m'engouffre dans la première navette qui attend ; j'ai de la chance, elle va à proximité du quartier où j'ai décidé de m'installer pour quelques jours : Union Square, le coeur de Down Town.
Dimanche 6 juillet 2003 : SAN FRANCISCO - Californie (USA)
Je ne sais pas trop par quel bout commencer la visite de la ville. C'est donc une journée de repérage. La température a bien baissé, j'ai dû ressortir mon sweat-shirt pour déambuler dans les rues. La ville me plaît bien, elle me semble beaucoup moins agressive que Los Angeles malgré une population totalement cosmopolite. Ici aussi, de nombreux SDF essaient de glaner quelques cannettes vides ou pièces de monnaie qui leur permettront de subsister, mais je crois que je suis en train de m'y habituer. Je grimpe le long des rues en pente, bordées de maisons au style victorien où dévalent les cable-cars dégoulinants de touristes. Market Street, l'avenue principale de Down Town où tous les bus y font une halte. Je cherche le Visitor Center pour organiser ma journée de demain, et j'en profite pour faire quelques courses pour ce soir. Difficile de manger correctement, à part quelques plats cuisinés à base de pommes de terre ou de pâtes, je ne trouve pas de viande, ni de poisson, que des hamburgers et des sucreries infâmes. En attendant que mon plat cuisiné se réchauffe dans le micro-ondes, j'écris mon journal, lorsque arrive Christophe. C'est un Parisien qui voyage seul également. Cela fait déjà plus d'un an qu'il est sur la route, il a fait deux fois plus de pays que moi et n'a pas fini. Nous passons une partie de la soirée à discuter.
Lundi 7 juillet 2003 : SAN FRANCISCO - Californie (USA)
Avec mon abonnement Pass de 7 jours, je vais pouvoir utiliser tous les transports en commun autant de fois que je le souhaite, c'est l'idéal pour visiter la ville. Et, si je ne reste pas 7 jours, je pourrai toujours le revendre.
La visite commence. Bus 71. Je remonte Market Street où se succèdent des quartiers très différents les uns des autres. Première halte : Civic Center ; autour d'une vaste place, je découvre d'imposants monuments, comme le City Hall (l'Hôtel de Ville), l'Opéra, le Davies Symphonie Hall (Rotonde), le Civic Auditorium, les State et Federal Building etc On se croirait à Rome.
Bus 21. Je traverse Tenderloin, juste à l'ouest de Down Town, le quartier chaud de San Francisco. Bientôt, le bus arrive à Alamo Square, le chauffeur a deviné que j'ai l'intention de descendre ici, il s'arrête avant que j'aie eu le temps de sonner. Au sommet d'une butte, un charmant parc haut perché qui me donne envie de vivre à San Francisco. Je m'allonge sur la pelouse pour mieux contempler la ville. À mes pieds, se détachent les buildings du Centre-Ville ainsi que les larges rues pentues qui n'en finissent pas de descendre ; au fond, l'Océan Pacifique, avec ce bleu turquoise. Je redescends pour poursuivre ma promenade avec le bus 21. Un quart heure plus tard, j'arrive à proximité du Golden Park.
Cela fait une heure que je marche dans le parc, j'ai l'impression de l'avoir entièrement traversé, mais en fait, je n'en ai même pas fait le dixième tellement il est immense. D'après les guides, il est encore plus beau que Central Park à New York ??? Je continue ma balade en reprenant à nouveau le bus 21 jusqu'au terminal situé à environ 200 m de l'Océan Pacifique.
Le long de la plage de Golden Coast, je reste un moment à contempler l'océan et les enfants qui jouent avec des cerfs-volants. De l'autre côté de la route, à flanc de colline, des centaines de charmantes petites maisons colorées toutes collées les unes aux autres.
Il commence à se faire tard, je reprends le bus 21 puis le 71. Une heure plus tard, je suis dans mon quartier. J'ai rendez-vous avec Christophe ; ce soir nous assisterons à un match de Base-Ball entre les Giants de San Francisco et l'équipe de St Louis Cardinals à Pacific Bell Park au pied de Bay Bridge. Le stade déborde ; il y règne une bonne ambiance de kermesse avec les supporters et leurs déguisements, les nombreux stands de sandwichs et de frites. Difficile de suivre le match, c'est plus la foule autour de moi qui m'interpelle avec les grands sacs de corn-flakes et l'ambiance, que le match lui-même. C'est l'équipe des Giants qui gagne.
Nous avons raté les bus à l'aller, nous les dédaignons pour le retour. Cinq kilomètres à pied à une heure du matin, c'est bon pour la forme.
Mardi 8 juillet 2003 : SAN FRANCISCO - Californie (USA)
9:00, afin d'éviter de faire la queue (100 m de queue en général), je suis dans les premières à prendre ce fameux cable-car et dévaler les rues superbement pentues de San-Francisco.
Qu'est-ce qu'un cable-car ? C'est un mode transport typiquement San Franciscain (quoique les rails des cables-cars soient de fabrication française), et c'est le seul système mobile au monde qui soit classé monument historique. Pour avancer et grimper les collines, chaque voiture s'accroche à l'aide d'un grappin à un câble en acier sans fin, défilant à vitesse constante (15 km/h) dans une gorge ménagée dans le sol entre les rails. Pour s'arrêter le chauffeur n'a qu'à lâcher prise. Donc je suis dans le cable-car qui fait la liaison entre Powel et Hyde. Cette ligne emprunte une des voies les plus pentues de la cité et redescend en offrant une vue magnifique sur l'île d'Alcatraz.
Chinatown : le quartier chinois, une minute d'arrêt, j'en profite pour descendre. Les marchands de fruits et légumes, les herboristes, les rôtisseries, les toits des bâtiments, les lampadaires, les cabines téléphoniques, les noms des rues, tout ici prend des allures de Chine. Je longe la rue principale qui traverse le marché pour arriver sur Financial District, le quartier des banques avec quelques spécimens architecturaux assez époustouflants : de hauts buildings en cône, en cube, en crayon, en trapèze etc, des galeries marchandes super "chicos", genre hall de gare moderne dont le toit en demi-cercle est entièrement en verre. Je retourne à Union Square (mon quartier), le centre de San Francisco, avec ses enseignes chics, ses magasins et ses hôtels de luxe. C'est un endroit idéal, à deux pas de mon hôtel de routard, pour faire la sieste sous les palmiers.
À Union Square, je prends un bus pour rejoindre Bay Bridge et poursuis à pied jusqu'à Pier 39. Pier 39 est une avancée sur la mer, tout en bois, où tout est coloré, tout est faux, tout est bon pour attirer le touriste. Il y règne une ambiance de fête foraine avec des chanteurs et des clowns. J'en profite pour aller dire bonjour à la colonie d'otaries qui a élu domicile sur les pontons et visiter l'aquarium de la Bay.
À Fisherman's Wharf, je reprends le cable-car pour rejoindre Powel et rentrer gentiment à l'hôtel classer les dernières photos en compagnie de Christophe. Cela fait bientôt 15 jours qu'il est à San-Francisco, il commence à trouver le temps long, car ses colis n'arrivent pas.
Mercredi 9 juillet 2003 : SAN FRANCISCO - Californie (USA)
J'aime bien cette ville, avec ses nombreuses collines et ses fameuses rues en pente, ses quartiers aussi différents les uns que les autres, ses sites somptueux, ses maisons en bois au style victorien et cette diversité ethnique avec les Chinois, les Mexicains, les Noirs, les Italiens, les Japonais et les gringos.
Encore trois heures d'internet avant d'aller réserver mon bus pour demain soir et filer en direction du Pont de San Francisco, the Golden Gate Bridge. Je prends la ligne F, la nouvelle ligne de tramway historique sur Market Street pour rejoindre Castro. Ce sont toutes des voitures anciennes qui arrivent des quatre coins du pays, San Francisco, Los Angeles, New York, Chicago, Louisville, Kansas City etc. Seules les machines à essieux ont été adaptées à leur nouveau parcours. Pour le reste, les couleurs des voitures, les affiches publicitaires de l'époque ont été conservées.
Arrivée à Castro, je traverse le musée maritime pour longer Aquatic Park et rejoindre Fort Mason. Je continue le long de la Marina, l'un des quartier les plus huppés de San Francisco avec ses étonnantes villas aux multiples styles architecturaux. Je traverse le Presidio, un immense parc bordé de pins, de cyprès et d'eucalyptus ainsi que d'anciennes baraques militaires. J'arrive enfin au pied du Golden Gate Bridge, le pont le plus célèbre des ponts suspendus, long de 2789 m très précisément. Il enjambe la baie pour relier San Francisco au Comté de Marin, vers le Nord.
Un gros nuage vient de se poser sur le pont, le ciel est menaçant, je ne peux même plus prendre de photos, je reviendrai demain matin. Déçue, je rentre par Fisherman's Wharf afin de prendre le cable-car pour Powel. Un peu avant Powel, je laisse le cable-car pour poursuivre à pied. La nuit envahie les rues qui se sont remplies de pauvres hères ; certains poussant un chariot de grand magasin leur permettant de transporter toute leur fortune, d'autres se préparent pour la nuit en installant leur couverture sur le pas de la porte des magasins qui ne réouvriront que demain matin.
Jeudi 10 juillet 2003 : SAN FRANCISCO - Californie (USA)
10:00, mes sacs sont prêts, je les laisse à la consigne de l'hôtel avant de retourner au Golden Gate Bridge. J'ai juste le temps pour faire l'aller, traverser le pont, rentrer récupérer mes affaires et filer à la Bus Station pour prendre mon bus de 17:30. C'est au pas de course que je refais le même parcours qu'hier. Ce coup-ci le ciel est dégagé, c'est même une superbe journée qui s'annonce
17:30, en tant que dernière arrivée, j'ai eu droit à une place de choix dans le bus, celle du fond, à côté des toilettes. Dans le bus sur soixante personnes, cinquante-huit sont des Mexicains, il n'y a que mon voisin (canadien) et moi-même qui dénotent. Le voyage est long et particulièrement difficile pour moi. Pas de place pour allonger mes jambes, le couloir est rempli de sacs, mon voisin s'est déjà installé pour la nuit et, treize heures de voyages à côté des "chiottes" : Bonjour, les odeurs ! J'espère que San Diego vaut la peine de s'y arrêter.
Vendredi 11 juillet 2003 : SAN DIEGO - Californie (USA)
6:45, le bus rentre en gare de San Diego, nous ne sommes que deux à descendre, les autres continuent jusqu'au poste frontière de Tijuana. Une fois mes affaires déposées à la consigne de la gare, un petit-déjeuner est le bienvenu : un muffin et un café feront bien l'affaire. Maintenant, il s'agit de trouver une auberge de jeunesse pas trop chère et bien située. J'ai trois adresses et un plan. Une demi-heure plus tard, l'hôtel est repéré.
En attendant de pouvoir m'installer, car il est encore très tôt (pas encore 8:00), je remonte la 5th Street jusqu'au grand bâtiment à l'architecture ultra-moderne qui s'appelle Convention Center. À chaque issue, un gardien, mais la chance sourit aux audacieux. D'un pas décidé, je prends l'escalator qui me dépose dans un grand hall, un fléchage indique "internet", je monte le deuxième escalator pour arriver devant une porte fermée, je l'ouvre, et qu'est-ce que je vois ? Une immense salle remplie d'ordinateurs ultramodernes. Personne dans la salle, je me dirige vers un des ordinateurs, j'appuie sur une touche, il s'éclaire, je tape mon adresse, j'arrive sur mes pages, une heure et demie après, je suis encore là à vous raconter mes petites histoires. Lorsque je décide enfin de m'arrêter, je me retourne et je découvre que la salle est remplie de monde, je suis la seule à avoir une tenue décontractée et de ne pas avoir de badge. Je m'en vais discrètement comme je suis venue. Au fur-et-à-mesure que je m'avance vers la sortie, je constate que tout le monde a un badge et une pièce d'identité autour du cou. Une fois dans la rue, je suis très satisfaite de moi.
Après avoir récupéré mes sacs et m'être installée dans ma chambre, je pars à la recherche du Consulat du Mexique. Car, pour rentrer au Mexique, les Français n'ont théoriquement pas besoin de visa, mais d'un document d'immigration. Au passage, j'achète également un Pass pour profiter de tous les transports en commun. Une fois le Consulat repéré, je fais quelques courses et rentre relativement tôt à l'hôtel car je commence à ressentir la fatigue du voyage.
L'ambiance est beaucoup plus sympathique que dans toutes les autres auberges que j'ai fréquentées en Californie. Installée au salon pour boire un jus d'orange, je fais la connaissance d'un jeune mexicain, vivant aux USA, parlant relativement bien le français et qui espère trouver un emploi à San Diego. Je fais la connaissance également de François, un jeune français de19 ans qui a vraiment la tête sur les épaules et qui a déjà fait beaucoup de voyages pour son jeune âge, et d'une jeune fille de 22 ans, très intéressante également. Dans ma chambre, je découvre une jolie noire-américaine vivant surtout la nuit et une "débile" antipathique.
Samedi 12 juillet 2003 : SAN DIEGO - Californie (USA)
On fait la queue ce matin au petit-déjeuner, nous avons droit à deux pancakes et des fraises. C'est la première auberge, hormis celle de Perth en Australie, où le petit-déjeuner est compris dans le prix de la chambre. C'est très sympa et c'est l'occasion de faire connaissance avec les autres pensionnaires.
Je rejoins Convention Center pour faire une nouvelle tentative d'internet, mais ce matin, les portes sont closes. Par les escaliers extérieurs, j'arrive sur une très belle terrasse surplombant le port et la baie, je redescends de l'autre coté, puis longe le débarcadère pour arriver dans la vieille ville : un quartier au style espagnol avec de nombreux magasins de souvenirs et des restaurants, avant de prendre un bus pour Balboa Park. Au milieu d'une riche végétation, se trouvent les plus importants musées de la ville, et un zoo qui est, paraît-il, le plus vaste du monde. Arrivée à 10:30, il est 16 h lorsque je sors du zoo, et je n'ai pas tout vu. Je continue ma balade à travers le parc où les bâtiments des musées au style colonial espagnol sont les vestiges de ceux qui ornèrent les grandes expositions de 1915 et 1935. Ils en côtoient d'autres construits dans le même style, au milieu d'une luxuriante végétation d'arbres tropicaux divers.
De retour à l'hôtel, je me fais griller un bon gros steak avec des légumes car, j'en ai "ras-le-bol" des hamburgers. Ma soirée est consacrée en partie à écrire avant d'aller faire un tour dans le quartier où l'ambiance est chaude. De chaque côté de la rue, il y a des discothèques pour tous les goûts et tous les styles. Les limousines attendent que leurs passagères en robe de soirée daignent bien descendre. Les couples (de toute nature) se bisouillent en attendant sur les trottoirs, l'ouverture de leur petite boîte préférée. Ce soir, ils sont tous en beauté (ça change des "tas" que l'on croise dans la journée). Je suis très tentée d'aller faire un tour en discothèque ce soir, mais c'est moi qui vais avoir l'air d'un "tas".
Dimanche 13 juillet 2003 : SAN DIEGO - Californie (USA)
Confortablement installée dans le bus, je profite de la vue magnifique sur la ville. Nous sommes maintenant sur l'extraordinaire Coronado Bridge et nous arrivons sur l'île de Coronado, située à quelques kilomètres de San Diego. Le bus me laisse sur l'artère principale. Je rejoins le bord de mer en passant devant l'Hôtel Del Colorado. Cet hôtel est un monument historique, il a accueilli Bill Clinton et quatre de ses prédécesseurs ainsi qu'une kyrielle de milliardaires. De style victorien, c'est une bâtisse assez extravagante.
L'île est trop touristique à mon goût et, à part les boutiques de vêtements et de souvenirs, il n'y a rien à voir. De retour sur San Diego, j'arpente cette ville agréable où il fait bon vivre ; assez étendue, elle s'étale face à la mer. C'est la ville la plus méridionale de la côte californienne.
Je monte dans le trolley rouge pour aller jusqu'à Tijuana, à la frontière du Mexique, histoire de repérer le parcours et les difficultés éventuelles que je peux rencontrer. Au-fur-et-à-mesure que nous approchons du Mexique, la campagne devient de plus en plus désertique et de plus en plus sale. Des ordures ont été jetées entre les rails. Dans le train, que des Mexicains. Au bout d'une vingtaine de kilomètres, de chaque côté de la voie ferrée, des barrières de fils de fer barbelés nous canalisent jusqu'au terminus. Je n'irai pas plus loin aujourd'hui. Je me contente de descendre du train, de remonter de l'autre côté pour rentrer sur San Diego et profiter de ma dernière journée en Californie.
En face de la gare de Santa Fe, s'élève un spectaculaire ensemble architectural. Cela promet d'être impressionnant d'ici un an. À San Diego, il y a également beaucoup de SDF , beaucoup de petits boulots, comme les cireurs de chaussures, les diseuses de bonnes aventures, les vendeurs de journaux, aident les plus démunis à conserver un peu de dignité. Ce soir, en compagnie de François, Allan (noir américain) et deux autres pensionnaires espagnols, nous refaisons le monde.