Les Iles Fiji

LES ÎLES FIDJI

Population : 790.430 habitants.
Superficie :
18 272 km2.
Religions :
chrétiens 52% (méthodistes 37%, catholiques 9%, autres 6%), hindouistes 38%, musulmans 8%.
Capitale :
Suva.
Langues :
anglais, fidjien, hindi, chinois.
Régime :
Républicain.
Président de la République :
Ratu Josefa Iloilo.
Premier ministre :
Laisenia Quarase.
Composition ethnique :
Malanésiens 49%, Indiens 46%, Européens, Chinois.

Dimanche 22 juin 2003 : NADI - Ile Viti Levu (Fidji)

Matinée consacrée aux préparatifs de départ. 13:00 je suis à l'aéroport d'Auckland, dans quelques minutes je vais quitter la Nouvelle-Zélande avec ses verts pâturages, ses glaciers, ses hauts sommets et ses moutons pour aller me faire bronzer sous les cocotiers…

Trois heures et demie plus tard, j'atterris à Nadi, une des villes les plus importantes de Viti Levu et des Îles Fidji. À peine sortie de l'aéroport, je suis accueillie par des chansons fidjiennes et par des : "Bula !" (ce qui veut dire : Bonjour ! Bienvenue !) avant d'être assaillie par une horde de rabatteurs couleur café (noir). Je repousse toutes les propositions jusqu'à ce que je trouve, d'abord le change pour repérer la valeur du dollar fidjien (1 dollar US = 1.79 dollar FJ), et ensuite, le centre d'information au premier étage. À l'accueil, une femme forte, d'un certain âge, vêtue d'un paréo multicolore et coiffée d'une fleur rouge dans les cheveux ; près d'elle, son collègue, chemise colorée, jupe porte-feuille grise et fleur rouge dans les cheveux également. À peine ai-je passé la porte, que j'entends crier en chœur : "Bula !". À mon tour de répondre : "Bula !" tout en me débarrassant de mon sac à dos et en le calant tant bien que mal avec mes deux autres sacs.
"- Où souhaitez-vous aller ? Combien de temps êtes-vous ici ?(en anglais bien sûr)
- Je souhaite aller me reposer sur une île et ne rien faire, et pour cette nuit, une chambre bon marché en dortoir me conviendra parfaitement.
- Ok, pas de problème."
Et ils me sortent plusieurs dépliants avec des offres de chambres entre 14 et 20 dollars FJ.
"-Voilà pour la nuit. Et pour l'île déserte, demain matin vous prenez le bateau jaune et vous irez ici." Tout en me montrant quelques photos de superbes plages désertes.
"- Cela vous coûtera 35 dollars FJ par nuit, les trois repas compris." Après voir appelé tous les prestataires et vérifier les réservations, une demi-heure plus tard, je ressors avec, en main, un contrat pour cinq nuits dans une île… presque déserte.

Pour cette nuit, j'ai une chambre en dortoir dans un petit hôtel pour 15 dollars la nuit. La navette de l'hôtel vient me récupérer devant l'entrée de l'aéroport. À côté du chauffeur, le patron de l'hôtel, John. "Bula !" Les présentations faites, John me demande si je suis mariée...??? Depuis que j'ai mis le pied à Fidji, c'est peut-être déjà la dixième fois que l'on me demande si je suis mariée. Il y a peut-être des affaires à faire, ici ??? John retourne à ses occupations et moi, je vais faire connaissance avec mes deux compagnes de nuit, une Israélienne et une Allemande, très sympathiques avec qui je vais dîner.


Chapelet d'Îles paradisiaques

Lundi 23 juin 2003 : SUNSET (Soleil couchant) - Île de Waya (Fidji)

7:00, la serveuse prend ma commande. 7:15, j'attends mon petit-déjeuner. 7:30, j'attends encore mon petit-déjeuner. 7:40, je vois enfin arriver mon petit-déjeuner…. Ça s'appelle "Fidji Times…" Et mon bus est à 8:00 précise. Je suis complètement stressée (eux pas du tout). En catastrophe, j'empoigne mes trois sacs qui pèsent environ 25 kg à tous les trois, pour courir après ce fameux bus qui doit me déposer à la Marina.
9:00, je suis dans le bateau jaune. Un gros ferry qui fait les navettes entre Nadi et les îles du Groupe Yasawa. Sur le pont, je contemple les chapelets d'Îles paradisiaques qui défilent. Tout le long du trajet, le bateau va faire des escales, le temps de déposer quelques passagers qui seront récupérés par une petite embarcation à moteur. Trois heures de trajet avant d'arriver à proximité de Waya. C'est mon tour. Je suis seule comme touriste à descendre avec trois locaux. Dans la barque, je m'installe tant bien que mal entre mes bagages, les cagettes de légumes et les sacs de riz. À bord, mes compagnons chahutent et s'amusent ; ils me mettent immédiatement dans l'ambiance. C'est une vieille barque rafistolée, le moteur pétarade, tousse et s'étouffe… Après une dizaine d'essais (qui nous permet malgré tout de nous rapprocher de la plage, heureusement !), nous arrivons enfin… à la rame.


Île de Waya

Une mer d'un bleu azur, un ciel sans nuage, une plage de sable blanc, quelques cocotiers, quelques paillotes, c'est une vraie carte postale. Vêtus de leur tenue traditionnelle, et accompagnés de leurs guitares, Junian, Max, Nadia et deux autres, m'accueillent en chanson… "Bula ! Bula !" Je suis dirigée vers la grande paillote qui sert de salle-à-manger, de salle de réception, de tout… avant d'être conduite à la paillote-dortoir où une dizaine de lits superposés sont installés avec, au-dessus de chacun d'eux, une moustiquaire.

12:30, un bruit sourd comme la trompe d'un bateau m'interpelle. C'est le chef, qui en soufflant fortement dans un gros coquillage, nous annonce que le déjeuner est prêt. J'ai juste le temps de poser mes affaires et de retourner dans la salle-à-manger où je suis accueillie par les autres pensionnaires avec un…"Bula !" Au fond, caché derrière une cloison en feuilles de palmier, le chef me fait un grand signe de bienvenue : "Bula !".Nadia, jolie petite fidjienne d'une quinzaine d'année, m'apporte mon assiette avec du riz, un morceau de poisson, quelques légumes, une demi-tranche d'ananas et d'orange.


Découverte de l’Île de Waya

Ici pas de téléphone (donc pas d'internet), qu'une petite radio pour communiquer avec la civilisation, pas de télévision, pas de route, pas de véhicule à moteur, pas de bar, pas de resto, pas de boutique… le paradis. Après le déjeuner : plage, sieste, bronzage, sieste, baignade… 16:00, nous nous retrouvons tous devant le thé et les petits gâteaux maison. Puis de nouveau, plage, bronzage, volley (un peu d'activité physique), baignade…Je me glisse entre les paillotes qui forment ce charmant petit village ; un vieil homme tisse les pans d'une maison avec des feuilles de palmier à même le sol. Puis je rejoins le sentier qui m'entraîne au sommet de la colline afin d'admirer le coucher du soleil.


Soirée Sunset

19:00, c'est l'appel pour le dîner. Nous sommes tous rassemblés autour de la grande table familiale. Nadia nous apporte nos assiettes remplies de spécialités du pays. Les discussions vont bon train, la langue commune est l'anglais. Je m'exerce en m'impliquant dans les conversations autour de moi, pas facile… Me voyant bercée par les chansons, le chef de village m'invite à les rejoindre pour participer au rituel du Kava : un grand moment de partage et de communion.

Le Kava est une infusion faite à partir d'une plante de poivre, le Yaqona. Cette plante est cultivée dans quelques îles du Pacifique Sud. Tout un cérémonial l'accompagne : tout d'abord, les racines de la plante sont broyées dans un mortier avec un pilon. La pâte obtenue est ensuite mise dans un sac en tissu qui fera office de filtre. La dernière opération se réalise dans une grande auge en bois : on y malaxe le sac avec de l'eau. Cette boisson était à l'origine préparée par le chef du village les jours de fête.Lorsque la mixture est prête, tous les convives tapent dans leurs mains en guise de remerciement et l'on peut commencer à boire. Quand on vous passe le bol (une demi-noix de coco) il faut taper dans ses mains une fois, boire cul sec, rendre le bol et claquer trois fois des mains. Assise en tailleur sur la natte, (après avoir enlevé mes chaussures), le chef me sert mon premier bol du Kava. L'amer breuvage coule dans mon gosier, je fais la grimace, ce qui provoque une certaine hilarité dans l'assistance.

La soirée se prolonge autour du grand feu qui crépite et éclaire la plage, les yeux sont tournés vers le ciel où des milliers d'étoiles scintillent… Après mon septième bol de Kava, je termine ma première journée sur l'île de Waya en espérant ne pas découvrir les effets secondaires de cette mixture sacrée.


Le dortoir

Mardi 24 juin 2003 : SUNSET - Ile de Waya (Fidji)

Les rayons du soleil me caressent le visage ; le "malin" se lève juste en face de ma fenêtre, je saute du lit pour m'empresser de le prendre en photo. 7:30, l'appel du petit-déjeuner : brioches, beurre, confiture et thé. Il y a intérêt à arriver dans les premiers, car c'est la ruée : tout le monde a la "fringale".

9:00, en compagnie de Max, je pars, à la pêche aux écrevisses. Nous quittons le village par le sentier qui grimpe sur la colline, traversons les bananeraies avant de rejoindre le village de Natawa situé à environ quatre kilomètres de Sunset. À cinq cents mètres du village, nous nous installons sur des rochers, vestiges de la dernière éruption volcanique, pour préparer nos pièges à l'aide de grandes herbes et surprendre ces charmants crustacés.

Au cœur de l'île de Waya, un volcan sommeille. La dernière éruption date de 1995, elle a en partie détruit le village de Natawa, notamment son église. Depuis, une nouvelle église a été reconstruite un peu plus bas et la vie continue…

De retour à Sunset, bredouilles… c'est l'heure du déjeuner : assiette de riz avec de la courge, du poulet et de la mangue. L'occasion de faire plus ample connaissance avec certains pensionnaires très sympas dont un Hollandais en vacances avec son fils et son gendre. Le gendre (Anglais) parle très bien le français, et ça m'arrange. Après avoir déjeuné : plage, sieste, bronzette et snorkeling… 16:00 l'appel du thé…Puis : snorkeling, plage, bronzage, baignade, volley (un peu d'exercice)… 19:00 l'appel du dîner… Et toujours des chants qu'accompagne la guitare puis le rituel du Kava. 21:00, nous sommes tous rassemblés autour du grand feu qui crépite… Ainsi se termine ma deuxième journée sur l'île.


Rituel du Kava

Mercredi 25 juin 2003 : SUNSET - Ile de Waya (Fidji)

Au rythme du reggae, de Na Domo et de Bob Marley, la vie s'organise entre les départs et les arrivées. Nos hôtes scrutent l'horizon dans l'attente du prochain bateau qui déposera les nouveaux arrivants, les denrées nécessaires à la vie du village, et qui remmènera vers de nouvelles aventures des routards comme moi. Ce matin, Elaine est arrivée avec son ami Brohn. Australienne d'adoption, nous avons sympathisé immédiatement et nous passons une partie de la journée ensemble.

17:00, attirées par leurs sourires édentés, nous rejoignons les deux ancêtres de l'île en train de travailler. Chacun, une grosse fleur coincée derrière l'oreille, s'active à la préparation de Lovo, une spécialité typiquement fidjienne. L'un est assis en tailleur, tressant à l'aide de feuilles de palmier, des paniers en forme de poisson. L'autre, chef du village de Natawa, allongé sur la natte, l'encourage, en lui racontant de bonnes blagues dans le dialecte local. À la vue de mon appareil photo, le chef se redresse immédiatement et empoigne précipitamment le deuxième panier à peine commencé et d'un regard coquin m'invite à le prendre en photo en plein travail. Les deux ancêtres n'ont pas l'air mécontent de notre présence, nous en profitons (Élaine et moi) pour découvrir cette spécialité : Lovo.


Le long de la plage de l’Île de Waya

Les paniers qu'ils tissent serviront à recevoir les divers ingrédients qui forment Lovo. Dans un premier panier des racines de cassava (sorte de pommes de terre sucrées) ; dans le deuxième une préparation à base de palusami, roulée dans des feuilles de palmier et de riz ; dans le troisième, des pommes de terre.

Pendant ce temps, les hommes plus jeunes font un trou profond dans le sable dans lequel ils ont mis de grosses pierres qu'ils font chauffer durant une partie de l'après-midi. Une fois le four prêt, ils déposent à même les pierres, les trois paniers remplis, une grosse courge, du poulet enveloppé dans des feuilles de bananiers puis, trois gros maquereaux d'au-moins cinq kilos pièce. Ils recouvrent le tout avec des feuilles de bananiers, puis des tombées de tissus, le tout enfoui sous une épaisse couche de sable. Lovo va cuire tout doucement durant trois bonnes heures à l'étouffé, le temps de chanter quelques chansons… et de se mettre à table.


Île de Waya Lailai

Jeudi 26 juin 2003 : SUNSET - Ile de Waya (Fidji)

Pour visiter l'île, on est plus ou moins obligé de se faire accompagner par un gars du pays, car les chemins ne sont pas forcément tracés et il faut débroussailler au fur et à mesure. Jef a été désigné par son chef pour être mon guide aujourd'hui. Jeune fidjien de 19 ans, il est très moyennement motivé pour m'accompagner, le démarrage est plutôt long… Il traîne à droite, à gauche, prend son temps avant de se décider (Fidji Times).

9:30, nous nous retrouvons enfin, sur le chemin du départ. Nous faisons une partie du trajet jusqu'à la sortie du village de Natawa en compagnie de Cat, Peggy et Mag (trois anglaises) et de Rob (le Hollandais). Ils vont à la pêche aux écrevisses alors que Jef et moi montons jusqu'au sommet qui surplombe Natawa et d'où, j'espère pouvoir profiter de la vue à 360° sur l'île. Au bout d'une demi-heure de marche, Jef m'annonce qu'il a faim et qu'il aimerait bien être de retour avant midi. Nous sommes encore très loin du sommet. Une demi-heure plus tard, il me demande l'heure, je lui montre le sommet. Il me fait signe que l'on ne peut pas passer par le sentier mais que l'on doit couper à travers la forêt. Je lui fais signe que c'est Ok. À l'aide du coupe-coupe, il ouvre le sentier. Au bout d'un kilomètre, la pente devient de plus en plus raide et la forêt de plus en plus épaisse, nous avançons plus au moins à quatre pattes durant une bonne heure. Je suis contente d'avoir des chaussures aux pieds, alors que Jef, comme d'ailleurs tous les locaux de l'île, grimpe pieds nus. Bientôt ce n'est plus de la randonnée mais de l'escalade. Il monte à une vitesse vertigineuse, c'est un vrai chat. Lorsque j'arrive enfin, cela fait déjà un quart heure qu'il est assis au sommet du pic et qu'il me laisse me débrouiller pour me hisser sur les gros rochers. Il me désigne la falaise abrupte, d'une vingtaine de mètres de haut, qu'il faut maintenant escalader, je lui montre le sentier qui la contourne. Il me fait signe que non : c'est la falaise ou on redescend. Il a gagné nous redescendons. Si la montée a été raide, la descente, je ne vous en parle pas…

14:00, je suis de retour au village, Jef est resté à Natawa. À peine assise sous la paillote que Nadia m'apporte mon assiette avec du riz, du poulet, du cassava et de l'eau bien fraîche…


Autour du feu

Vendredi 27 juin 2003 : SUNSET - Ile de Waya (Fidji)

9:00, la marée est basse, Élaine m'accompagne pour rejoindre à pied l'île d'en face, Wayasewa. Nous contournons le village à la recherche du sentier qui nous guidera vers le sommet de l'île. Deux heures de monté au milieu des hautes herbes (plus hautes que nous) et de la broussaille. Nous arrivons enfin au point culminant, les jambes et les bras griffés sous une chaleur torride. Quelques prises de photos avant de redescendre… nous entendons l'appel de la soupe.

15:00, ce sont les adieux. Rob, son fils et son gendre, Elaine et son ami, ainsi que plusieurs autres s'en vont. Sur la plage, nous attendons le bateau qui les ramènera à Nadi (Île Viti Levu). 16:00, le bateau jaune est annoncé. Tout le monde grimpe dans la barque qui les ramène à bord. Rassemblés sur la plage, avec guitares et chansons, nous nous unissons à Junian, Max, Nadia, Jef et les autres, pour leur adresser un "au revoir" et un… "Bula !"

Ce soir, nous ne sommes plus que six autour de la table, dont quatre qui ne souhaitent pas établir un quelconque contact. Demain, ce sera à mon tour de m'en aller..


Village de Natawa

Samedi 28 juin 2003 : NADI - Viti Levu (Fidji)

C'est ma dernière journée sur l'île, j'en profite pour faire un grand tour. Il est 9:00, lorsque je quitte le village de Sunset par le sentier du haut. À peine ai-je commencé de grimper que je suis hélée par le jeune couple de bulgares qui est arrivé hier après-midi. Il souhaite rejoindre le village de Nakawa afin d'offrir de la poudre de Yaqona (qui sert à la fabrication du Kava) au Chef du village et le remercier de son accueil (ils ont dû lire dans un bouquin qu'il était d'usage d'apporter un cadeau au chef du village). Nous faisons donc la route ensemble jusqu'au village. Une heure plus tard, alors que nous surplombons le village et, avant d'entrer, je leur fais signe de quitter leurs chapeaux et lunettes de soleil (cela fait partie également des "usages"). Nous traversons le village rejoint par une nuée de petits gamins, entre deux et dix ans, qui nous conduisent à la maison du Chef. Le Chef apparaît ; je le reconnais : c'est l'un des ancêtres qui tissait les paniers pour Lovo, allongé sur une natte (Fidjien au travail !!!). Il m'a l'air d'être un bon plaisantin. Il nous invite à rentrer dans sa maison. Après nous avoir fait signe de nous asseoir en rond sur la natte, il entreprend un long discours dans sa langue traditionnelle durant un bon quart d'heure, sous les yeux étonnés des enfants. Personnellement, j'ai le sentiment qu'il se moque un peu de nous (ces touristes qui veulent du cinéma). Une fois la mascarade terminée, les bras croisés sur le ventre, il se courbe en signe de salut devant mes compagnons en les invitant à sortir de sa case. En ce qui me concerne, j'ai droit une bonne poignée de main en signe de reconnaissance.

Une fois sortie de la case, je raccompagne le jeune couple à la sortie du village avant de m'enquérir auprès d'un guide pour faire le tour de l'île. Je rejoins la mission où je trouve, le deuxième Chef du village, un gars d'une trentaine d'année bénéficiant d'une certaine culture. Il me montre le chemin pour aller sur Wayalevu tout en me précisant qu'il me faudra une journée complète aller-retour accompagné d'un gars du pays. Difficile car je dois prendre le bateau à 15:00. Il me conseille alors de couper à travers la montagne et de rejoindre Yalobi.


Retour de pêche

C'est OK. Arrivée au sommet de la colline qui surplombe le village de Natawa, je marche le long de la crête sur le sentier bien tracé (la consigne : toujours prendre à gauche). La randonnée est agréable, le paysage est superbe. Une heure plus tard, le sentier redescend pour s'enfoncer dans la forêt tropicale. Bientôt, j'entends le son d'une guitare : c'est Yalobi. Il est presque midi, j'ai l'impression que le village est vide. Sur mon chemin personne. Si, deux femmes sont en train de laver de la vaisselle, cachées derrière un buisson. Je rejoins la plage et la longe tranquillement en espérant être bien dans la bonne direction. Je croise un pêcheur à qui je demande la route. Il me fait signe de continuer… Le paysage est fantastique. Je suis du côté où le volcan a craché sa lave et ses énormes rochers noirs… Sous un soleil de plomb, j'avance sur la longue plage de sable noir, escaladant les rochers qui me barrent la route… Et c est là, que tout à coup, mon pied glisse et que je me retrouve un mètre plus bas à califourchon sur un gros caillou… Avec une jolie foulure à la main gauche et une autre au pied droit, je me redresse et, tant bien que mal, je poursuis ma route. 14:00, j'arrive enfin au village.

Le temps de me faire une belle poupée à la main gauche et de me mettre un bandage à la cheville droite, c'est clopin-clopant que je rejoins mon assiette de riz et de poisson. 15:00, mes sacs sont bouclés. C'est le moment des adieux à tous mes amis fidjiens. 15:30, la barque me ramène vers le bateau jaune. Sur la plage Julian, Max et tous les autres sont là avec leurs guitares et leurs chansons…. Mais ce n'est qu'un "au revoir…"

18:00, je descends du bateau jaune pour prendre le bus jaune qui me dépose un quart d'heure plus tard à Nadi Hotel, dans le centre de Nadi.Une fois installée, je pars à la découverte de Nadi by night.


Ravitaillement

Dimanche 29 juin 2003 : NADI - Viti Levu (Fidji)

Dès le lever du soleil, je suis dans la rue (ce n'est pas des entorses qui vont m'arrêter). Tout le long de mon chemin… : "Bula !". Certain s'arrête pour me dire bonjour, curieux de savoir ce que j'ai bien pu me faire. Et j'ai droit à toutes les questions habituelles : "Comment tu t'appelles ? Quel âge as-tu ? Tu es mariée ? etc….." Dans la rue, il y a autant de taxis que de voitures particulières (de vieux coucous)… Il en est de même pour les bus, ouverts à tous les vents. Nous sommes en hiver, mais il fait trente degrés.

Je m'arrête devant une boutique. Le vendeur m'invite à venir me joindre à eux pour le rituel du Kava. J'ai tout mon temps, j'accepte. Assise en tailleur sur une natte à l'arrière de la boutique, je retrouve le cérémonial du Kava : on frappe une fois dans les mains et disant :"Bula !", on boit cul sec et l'on refrappe trois fois dans les mains… Après, je dois passer dans la boutique… où, bien sûr, je négocie un petit souvenir.


Dans les rues de Nadi

Déjeuner sur le marché où je picore à droite et à gauche avant de retourner dans la rue principale. Alors, que je remonte la rue jusqu'à la pagode, je croise une de mes connaissances du matin. Ici, c'est comme en Asie, à peine arrivée que je vais bientôt connaître tout le quartier. Kilian, m'explique que la ville est déserte car tout le monde est à la plage. Aussitôt dit, il hèle un taxi et nous prenons la direction de la plage.

Arrivée sur place, je suis très déçue, elle n'est pas entretenue du tout, je préfère retourner sur Nadi et remonte dans le taxi. Sur le chemin du retour, mon compagnon achète six grandes bouteilles de bières (ce n'est pas pour me rassurer) et en profite pour détourner le taxi et faire une halte chez des amis à lui. Ils sont sur le balcon en train de siroter du rhum. Et oui, je découvre que si, sur les petites îles, ils semblent très raisonnables, dans les villes, ils tournent au rhum, à la bière et à la marijuana… Pas très à l'aise, je reste une petite demi-heure sur le balcon en leur compagnie avant de profiter d'une occasion pour héler un taxi et retourner dans le centre ville, heureuse de retrouver mon dortoir.


Culte hindoux

Lundi 30 juin 2003 : SUVA - Viti Levu (Fidji)

10:00, je fais la queue pour monter dans le bus pour Suva, capitale des Îles Fidji. Autour de moi que des locaux avec le sourire aux lèvres. La circulation est dense. Trois heures de voyage au rythme du reggae. Lorsque nous arrivons à la centrale station, c'est le grand marché avec de nombreux spectacles de rue. J'apprends qu'il s'agit d'une journée exceptionnelle car c'est la première journée des jeux des Îles du Pacifique (un peu comme les jeux olympiques) et ce soir, c'est Suva qui reçoit.

Je me faufile dans la foule, toutes les communautés religieuses sont présentes avec en majorité les hindous. La ville est bouillonnante. Sur mon passage, je croise très peu de touristes. Je regrette de ne m'être pas organisée pour rester ce soir. 17:30 je retourne à Central Station pour rentrer sur Nadi. Ce soir, je passe une soirée tranquille (le pied en l'air) devant l'unique télé dans le salon. Nous sommes bien une vingtaine les yeux rivés sur le poste. Pour moi, le cinéma est aussi bien dans la salle que sur l'écran.


La balançoire

Mardi 1er juillet 2003 : NADI - Vitti Levu (Fidji)

Petite grasse matinée, achats de dernière minute, balade dans la ville avant d'attendre la navette de 20:00 qui me ramène à l'aéroport. 20:10, j'attends…, 20:20 j'attends encore…, 20:30 j'attends toujours…, 20:40 elle est presque là…, 20:50 elle est là…, 20:55 nous partons enfin…(Fidji Times !). 21:05, ouf ! elle me pose devant l'aéroport. Il ne me reste à peine une heure pour les formalités d'embarquement. 22:00, l'avion pour Los Angeles décolle. Nous avons 10 heures de vol. Je suis assise à côté du hublot, mon voisin, un Américain, bon chic bon genre, mais très sympathique.